L'entraîneur de la JSK estime que cette victoire est celle de tout le collectif. L'Expression: Cette victoire est celle qu'il fallait pour la JSK, n'est-ce pas? M.Saib: Exactement. Il nous la fallait, ne serait-ce que pour le moral car croyez-moi les joueurs étaient terriblement affectés après la défaite face à l'ES Sahel et ce qui s'est passé ce jour-là au stade de Tizi Ouzou. Ils ont montré qu'on avait eu tort de les condamner et qu'avec un soupçon de confiance, ils étaient capables de bousculer n'importe qui. Elle relance l'équipe dans cette compétition. C'est vrai, mais très sincèrement, ce n'est pas la qualification qui nous préoccupe. D'ailleurs, cette qualification reste très éloignée de nous en dépit de ce succès face aux Libyens. Il faudrait un extraordinaire concours de circonstances pour que la JSK passe en demi-finales. Pour tout dire la qualification n'est pas seulement du ressort de la JSK, mais aussi de l'ES Sahel qui devra gagner en Libye lors de la dernière journée. Vous voyez, même si la JSK venait à l'emporter au Maroc face aux FAR dans 15 jours, la qualification ne dépendra pas d'elle. Aussi avions-nous fait de ce match contre l'Ittihad celui de la réhabilitation surtout à une semaine du démarrage du championnat. Il fallait que l'équipe reprenne ses esprits et confiance car la période qu'elle vient de traverser l'a énormément perturbée. Il faut dire que les premières minutes de ce match ont été extrêmement pénibles pour la JSK qui a d'ailleurs encaissé la première un but. Les joueurs étaient crispés. Ils étaient hantés par la peur de mal faire en dépit de tout le travail psychologique que nous avions élaboré durant toute la semaine. Quand une équipe joue mal et perd devant son public, elle est gagnée par le doute. Quand en plus, elle est la cible d'une frange de supporters, c'est la peur qui s'empare d'elle. Et puis ils sont tombés sur une équipe libyenne bien en place et qui les a gênés par son système de jeu. Malgré tous nos encouragements depuis la ligne de touche, ils ont eu du mal à se retrouver et à entrer dans le match jusqu'à prendre ce but stupide au milieu d'une défense qui est restée statique sur l'action. Pensez-vous qu'elle a eu de la chance d'inscrire son but égalisateur rapidement? Si vous voulez parler de la reprise de volée de Athmani, il y a la chance qui entre en jeu car ce genre de tir est rarement réussi et c'est tant mieux pour lui et pour l'équipe. Maintenant, si la JSK a égalisé rapidement ce n'est pas le fait du hasard. Je savais, j'étais sûr que les joueurs, malgré la pression qui pesait sur eux, en voulaient. Je savais qu'ils allaient finir par bousculer l'équipe libyenne et la pousser à la faute. Effectivement, on a assisté à une véritable métamorphose de votre équipe après le but de Athmani. C'était comme si elle avait reçu un électrochoc. C'est la réaction de ceux qui ne veulent pas abdiquer sans se battre. Ces joueurs n'ont pas cessé d'être la cible de plusieurs critiques ces derniers temps. Ils ont mis du coeur dans l'action et de la volonté. Ils ont montré qu'on pouvait largement compter sur eux, cette saison. Il faut dire qu'ils n'avaient pas montré grand-chose avant ce match contre les Libyens. Comment expliquez-vous que les joueurs amorphes que nous avions vu face à l'ES Sahel aient pu à ce point se transcender. Je crois que les joueurs qui avaient joué contre les Tunisiens étaient cuits sur le plan physique. Ils n'avaient pas pu récupérer de la trop grande charge de travail à laquelle ils avaient été soumis. Oui, mais vous n'allez pas nous faire croire qu'ils n'ont pas un esprit d'enfants gâtés qui fait du tort à l'équipe. Ecoutez, chaque joueur a en lui un esprit d'enfant gâté. Il faut savoir le prendre, discuter avec lui et le mettre en confiance. La JSK était privée de quelques joueurs. Peut-on croire que face à l'Ittihad on a assisté à la révolte des remplaçants? Non, je réfute cette notion de remplaçants. La JSK a un effectif de joueurs et tous sont placés sur un pied d'égalité. Personne n'a remplacé quiconque et nous avons assisté à la victoire de tout un collectif. Vous jouez au modeste. Quelque part cette victoire est la vôtre. Je ne la joue pas modeste. Ce n'était pas moi qui étais sur le terrain, mais bien les joueurs. J'ai seulement contribué à leur donner un schéma tactique pour évoluer. Sans plus. Et s'il vous plaît, pas de méthode Saïb ou autre chose de ce genre. Nous étions tous embarqués sur le même navire. Nous avons tous contribué à le mener à bon port. Vous dites que vous n'êtes qu'un intérimaire. Etes-vous toujours aussi affirmatif? Je ne suis pas de ceux qui reviennent sur leurs décisions. J'avais dit que je ne voulais pas de ce poste. Je reste sur cette idée, quelles que soient les circonstances. Je vais continuer à entraîner la JSK pour lui faire démarrer le championnat dans de bonnes conditions, après quoi, dans 15 jours, je la dirigerai lors de la dernière journée de la phase de poules de la Champion's League africaine à Rabat contre les FAR. Après cela, je cèderai le relais au nouvel entraîneur de la JSK. Pour faire quoi? Pour rester à la JSK en tant que directeur sportif.