S'il y a bien quelqu'un qui a savouré cette belle victoire de la JSK face au Widad de Tlemcen, c'est bien le coach français Jean-Christian Lang. Cette deuxième victoire de la saison fut doublement appréciée par le coach dans la mesure où ses poulains auront d'abord réussi le sursaut d'orgueil tant attendu après toute cette période de doute et de “vaches maigres” et ensuite répondu tel qu'il se doit à toute cette vague de méchancetés et de procès d'intention portée contre ses joueurs et sa propre personne. En homme sage et rompu à ce genre de situation, Lang est resté calme, serein et surtout digne au lendemain de ce revers immérité contre le MCA. Même s'il s'attendait à toute éventualité, c'est-à-dire vaincre ou partir, Jeannot Lang a tenu à garder la tête sur les épaules et le cœur à l'ouvrage mais en tant que “Polonais” bon teint, il se refusait d'abdiquer lui qui croyait en sa jeune équipe pleine de fraîcheur juvénile et de talents prometteurs que le merveilleux public kabyle est en train d'encourager et de bichonner affectueusement depuis le début de saison. “Dans la vie d'un entraîneur de football, il faut s'attendre à tout. Et si certains gens malintentionnés m'ont déjà préparé un cercueil, je suis persuadé que mes poulains vont se rebeller ce soir pour prouver que ce ne sont ni des mômes ni des manchots”, nous chuchotait le coach kabyle, peu avant le coup d'envoi de cette belle affiche JSK-WAT qui constituait en fait un véritable test de vérité pour la “bande à Jeannot”. La suite, on la connaît et dans l'ivresse de la victoire qui avait embué les vestiaires kabyles en fin de match, Lang n'est quand même pas tombé dans le triomphalisme et la gloriole car dans les succès comme dans les déconvenues, il sait faire dans la part des choses et la retenue. “Me voilà donc soulagé ce soir parce que la JSK n'a jamais démérité depuis le début de saison. Face à une très bonne équipe de Tlemcen, nous nous sommes créé de bonnes occasions qui nous ont permis d'empocher trois précieux points mais ce match nous aurions pu aussi le perdre en première mi-temps. Dieu a choisi son camp et nous a offert la victoire et je suis heureux pour mes joueurs qui ont donné le meilleur d'eux-mêmes”, nous dira le coach de la JSK en fin de partie. “La JSK a un public en or !” Mais au-delà du beau sursaut d'orgueil, l'entraîneur de la JSK était visiblement ému par le comportement du public kabyle qui fut encore une fois merveilleux par sa présence massive et surtout son soutien inconditionnel surtout dans les moments difficiles où les Canaris étaient quelque peu contrariés par l'égalisation tlemcenienne et parfois secoués par tous ces contres meurtriers de l'équipe visiteuse. “En entrant sur le terrain, nous avions été longuement applaudis par ce public formidable et cela nous est allé droit au cœur. Cela prouve d'abord que le public kabyle est resté fidèle à son équipe et qu'il est surtout connaisseur car l'équipe n'a pas démérité depuis le début de saison et ne méritait certainement pas toutes ces attaques méchantes et gratuites portées dans certains journaux. C'était de la médisance pure et simple qui va à l'encontre de l'intérêt de la JSK voire même du football national”, dira encore Lang qui donnait la nette impression d'en avoir gros sur le cœur. Et si l'ex-attaquant blidéen Hamiti fut le principal artisan de cette victoire kabyle avec un joli triplé à la clé, lui qui n'avait pas inscrit le moindre but en cinq matches de championnat, Lang était particulièrement heureux pour son avant-centre sans pour autant dissocier le mérite de tout un groupe surtout lorsqu'on rappellera que le gardien Hadjaoui, par exemple, avait aussi sa part de responsabilité dans cette victoire salutaire lui qui a réussi trois sauvetages miraculeux en première mi-temps. “Il n'y a que ceux qui n'ont jamais joué au football qui ne peuvent pas comprendre qu'un attaquant souffre dans sa chair quand il ne marque pas et qu'il vit un grand bonheur dès lors que la réussite est au rendez-vous comme c'est le cas ce soir. En tout cas, le groupe et le staff technique ont toujours soutenu Hamiti qui a réussi là un véritable festival offensif. Tant mieux pour lui et pour la JSK et tant pis pour tous ses détracteurs qui ne l'ont pas ménagé ces derniers temps, mais je tiens à associer toute l'équipe dans cette belle victoire face à Tlemcen”, dira encore Jean-Christian Lang. “Pour une fois, la réussite était de notre côté !” Et si l'entraîneur kabyle se frottait les mains après ce succès éclatant contre l'une des plus belles révélations de ce début de saison, il garde cependant toute sa philosophie habituelle quand il nous fait rappeler que le football n'est pas une science exacte. “C'est vrai que Samir Hadjaoui a été impérial et nous a sauvés d'une situation délicate en première mi-temps. Ce match, nous l'avions gagné avec nos tripes mais nous aurions pu le perdre aussi face à une très bonne équipe de Tlemcen. Le football est ainsi fait et je vous fais remarquer que nous aurions pu aussi gagner nos cinq premiers matches de la saison mais la réussite n'était pas au rendez-vous et nous avons été mal récompensés pour tous nos efforts. Contre le WAT, ce fut plutôt le contraire et c'est tant mieux pour nous. Pourvu que ça dure !” enchaîne Lang, tout heureux de cette réaction positive de son équipe et surtout rassuré quant à la fraîcheur physique de ses joueurs. “J'ai déjà dit que le problème de la JSK n'était pas d'ordre physique et cela s'est encore vérifié face à Tlemcen puisque nous avons pris l'adversaire à la gorge durant toute la partie y compris en fin de match quand nous menions 3 à 1. Contre le MCA, nous avons encaissé un but stupide à vingt minutes de la fin mais l'équipe ne s'est pas effondrée physiquement puisqu'elle s'est battue vaillamment jusqu'au coup de sifflet final et nous avions raté l'égalisation d'un cheveu”, précisera encore le coach kabyle. Et si les Canaris savourent encore cette belle victoire et se sont même entraînés samedi après-midi pour aspirer à une belle journée de fête en famille, l'heure est encore à la mobilisation dans le camp kabyle puisque la JSK se prépare déjà pour négocier tel qu'il se doit le fameux derby kabyle de ce vendredi à Béjaïa. “C'est vrai que nous n'avons pas de répit car il fallait prévoir une séance d'entraînement ce samedi pour libérer les joueurs ce dimanche pour fêter l'Aïd en famille et retour à l'entraînement dès ce lundi à 18h. Dites-vous bien que le football de haut niveau nécessite de gros sacrifices et nous sommes conscients de l'importance du match qui nous attend ce vendredi à Béjaïa”, affirme Lang, qui termine l'entretien par une note d'optimisme. “Nous avons beaucoup apprécié la présence au match du grand industriel Haddad qui a tenu à accompagner le président Hannachi pour féliciter les joueurs dans les vestiaires et j'espère que ce monsieur nous apportera chance et stabilité financière pour une grande JSK qui fera encore honneur à toute la Kabylie”, conclut le coach attitré de la JS Kabylie tout heureux d'avoir dissipé tant de doute et visiblement déterminé à confirmer le redressement tant attendu de la formation kabyle.