Ouvrant l'université d'été du MSP, son leader, Boudjerra Soltani, brosse un tableau des affaires qui agitent actuellement le champ politique national. Le leader du Mouvement de la société pour la paix, MSP, Boudjerra Soltani, a animé hier la première journée de l'université d'été de son parti lors de laquelle il a traité de nombreux sujets intéressant les domaines politique, social et économique. Dans son point de presse en marge de la séance d'ouverture de l'université d'été de sa formation, M.Soltani s'interroge sur les tenants et les aboutissants de la décision de report d'une année de la mise en oeuvre de la nouvelle grille des salaires annoncée par le chef du gouvernement récemment à Boumerdès, à l'occasion de la réunion de la commission exécutive de l'Ugta. Dans ce contexte, Soltani avancera qu'«étant donné que la question a été étudiée et acceptée par la tripartite, elle sera mise en oeuvre lors de la prochaine rentrée sociale et d'ajouter: D'autant plus que le timing relève d'une décision permanente et éminemment politique.» Dans la conception de Soltani, «toute loi adoptée devrait être immédiatement mise en oeuvre». Décidément, tout en restant fidèle à sa stratégie d'entrisme et de précampagne électorale, M.Soltani n'a pas manqué de dénoncer le statu quo et le marasme caractérisant les institutions publiques, «Le changement n'était pas au rendez-vous, après 18 longues années qui ont vu se dérouler 10 échéances électorales». Par ricochet, les citoyens sont blasés et désillusionnés par rapport à la perspective du changement par les urnes, soulignera le leader du MSP qui ajoute que les citoyens ne sont pas dupes. L'orateur dira à propos du fiasco des législatives que les enseignements n'ont pas été tirés: indiquant: «On n'a pas suffisamment exploité les enseignements tirés de la leçon du 17 avril dernier», puisque notre proposition d'étudier cette question sur toutes ses facettes n'a pas été prise en compte même si cette idée devra nous permettre d'affronter les prochaines échéances avec plus de professionnalisme, ajoute-t-il en faisant un appel du pied à l'électorat du FIS dissous. Allant à l'encontre du texte de la Charte sur la réconciliation nationale, dont le chef du MSP semble en faire une lecture élastique, Soltani n'écarte pas l'éventualité de présenter les anciens cadres et militants de l'ex-FIS dans les listes électorales de son parti, notamment ceux qui ne sont pas exclus par les dispositions de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, lesquels devront recouvrer leurs droits civils et politiques, Soltani revendique par ailleurs l'amnistie générale par des allusions à peine voilées. D'autre part, Boudjerra Soltani interprète à sa manière la Charte qui serait selon lui, un processus non limité dans le temps et dont le dernier article laisse une marge au président de la République pour prendre d'autres dispositions. Or le document adopté par le peuple algérien est applicable et ne donne lieu à aucune autre lecture que celle agréée par lui-même. Concernant l'attentat commis contre l'émir de l'ex-AIS Kartali, M.Soltani expliquera que cette tentative d'élimination physique n'est ni une affaire légale et encore moins politique. Pour ce qui concerne la révision de la Constitution, l'orateur déclara que son parti n'a pas encore reçu la copie des amendements. Revenant sur le «courrier» de Noureddine Yazid Zerhouni, le patron du MSP dira que cette opération est un sondage d'opinion mais légale. Commentant la polémique suscitée par Bélaïd Abdesselam, Soltani estime que c'est là une affaire personnelle.