Si révision de la Constitution il y a, elle doit sauvegarder le caractère républicain des institutions de l'Etat. Les élections partielles de Kabylie, la révision de la Constitution, l'enlèvement des deux diplomates algériens à Bagdad, l'université d'été du parti ont été les principaux sujets abordés par Boudjerra Soltani lors de la conférence de presse qu'il a animée hier au siège du parti. Une conférence devant être consacrée normalement au bilan d'un mois et demi de la gestion par le MSP de la présidence de l'Alliance présidentielle. D'emblée, l'intervenant a tenu à confirmer la participation de son parti aux élections partielles prévues pour la fin de l'année. «Le MSP prendra part aux prochaines élections partielles de Kabylie» a précisé Boudjera Soltani. Ainsi le parti de feu Mahfoud Nahnah laisse entendre qu'il a l'intention de récupérer le terrain perdu et de peser de tout son poids sur la gestion de la chose publique. Une bonne issue à l'affaire des deux diplomates algériennes, Ali Belaroussi et Azzedine Belkadi, enlevés à Bagdad par le groupe du chef d'Al Qaîda en Irak, Abou Moussab Al-Zarkaoui, ne fait pas de doute aux yeux du président du MSP. Loin de faire de la surenchère politique, Boudjerra Soltani reste convaincu que les deux diplomates ne seront pas exécutés tel que préconisé par les ravisseurs. La raison d'un tel optimisme se trouve dans la manière des pouvoirs publics de gérer l'affaire, avance Boudjerra Soltani. «Je fais confiance à notre diplomatie», a-t-il déclaré. Interpellé sur l'éventuelle révision de la Constitution, même si Ahmed Ouyahia en sa qualité de secrétaire général du RND, a affirmé qu'elle n'est pas d'actualité, Boudjerra Soltani dira qu'elle n'est pas la priorité du MSP. Cependant il a tenu à apporter quelques précisions de taille. «Si révision il y a, elle doit sauvegarder le caractère républicain des institutions de l'Etat» a-t-il souligné. En filigrane Boudjerra Soltani a voulu balayer d'un revers de main les spéculations attribuant au président de la République l'envie d'instaurer un régime présidentiel. Par contre, Boudjerra Soltani fait de la réconciliation nationale la priorité du parti au même titre que la situation socio-économique du pays. Dans son intervention, le conférencier a laissé entendre avec insistance que la démarche présidentielle portant réconciliation nationale et amnistie générale est «la seule voie possible de sortie de crise». Le MSP tente de faire néanmoins de l'amélioration de la situation sociale son cheval de bataille. Sur ce point précis le MSP a toujours souligné la nécessité de trouver un équilibre entre les réformes et les dépenses budgétaires afin d'entamer la prochaine rentrée sociale sous de bons auspices. Le dernier volet abordé par l'orateur a trait à l'université d'été du parti qui débutera demain et se poursuivra jusqu'au 3 août prochain. Pour ce rendez-vous estival, le parti attend la présence d'un millier de cadres en plus de plusieurs intellectuels nationaux et internationaux. Le thème choisi pour cette session n'est autre que les libertés individuelles, syndicales et politiques ainsi que le rôle de la société civile dans leur promotion. Une façon de remettre sur le tapis la levée de l'état d'urgence.