Il lui reproche de concurrencer la classe politique à la veille de chaque échéance électorale. Le président du Mouvement pour la société et la paix (MSP), M.Boudjerra Soltani, a accusé hier, le mouvement associatif en Algérie d'être «un instrument rentier au service de forces occultes». Ce dernier, qui a ouvert l'université d'été du parti à Boumerdès, a estimé que ces associations «ont vidé le mouvement de ses substances sociales et culturelles, en l'éloignant de son principal rôle qui est la promotion de la citoyenneté». Sans pour autant citer directement une association ni encore moins faire allusion à l'une d'entre elles, le président du MSP et ministre d'Etat a néanmoins affirmé dans son réquisitoire, «que certaines associations sont manoeuvrées contre l'intérêt des partis politiques». Explication: l'orateur reproche à ces dernières de concurrencer la classe politique sur son propre terrain à la veille de chaque échéance électorale. «Les associations en Algérie au lieu de combattre la corruption, se transforment en comités de soutien en faveur d'un parti sinon du gouvernement.» «Sur le terrain, on n'arrive plus à faire la distinction entre un parti politique et une association. Encore mieux, ajoute-t-il, certaines formations se voient reléguées au deuxième rang.» Dans un discours ne soufrant aucune équivoque, Soltani impute à l'Etat la «responsabilité entière» dans cette situation. L'Etat de son avis, qui a libéré 1200 entreprises par Internet, persiste à garder un contrôle absolu sur les associations. Pour quelles raisons? Le MSP à sa propre idée sur le sujet. Dans ce sens, il estime qu'en verrouillant le champ associatif, le gouvernement espère en réalité contrôler l'opinion publique. «C'est le cas de certaines ONG qui ont donné le feu vert pour des choix économiques impopulaires et pour des projets qui ne reflètent pas la volonté des citoyens algériens.» Autrement dit, le MSP reproche au gouvernement de faire des associations de «simples appareils au service du pouvoir». Soltani, qui a consacré l'intégralité de son discours au rôle du mouvement associatif, a poussé sa réflexion plus loin en suggérant que cette crainte du mouvement associatif, traduit, en fait, un refus bien couvé du pouvoir, «d'ouvrir un débat démocratique». «Or, ajoute-t-il, l'Etat se trompe, parce tout projet est voué à l'échec sans l'adhésion du peuple et sans un mouvement associatif fort et crédible.» C'est le cas notamment du projet portant réconciliation nationale, lutte contre le terrorisme, ou encore mouvement des archs. Sur le premier point, Soltani a déclaré qu'au niveau de son parti des efforts sont entrepris pour «la libération de l' initiative politique», sans pour autant révéler les contours de cette démarche. Après s'être permis ces critiques vis-à-vis du pouvoir et du gouvernement auquel il appartient au non de l'Alliance stratégique, Boudjerra Soltani à proposé à ces militants, venus des quatre coins du pays pour participer à cette 6e édition de l'université d'été du MSP, une feuille de route qui s'inspire, en fait, de plusieurs documents, notamment, du programme du président Abdelaziz Bouteflika, que le MSP considère comme l'une des principales références politique et idéologique sur les deux plan national et international.