Si les Français avaient su ce que Materazzi lui avait dit en finale de Coupe du monde, il ne fait pas de doute qu'il aurait obtenu nettement plus d'opinions favorables. Son coup de tête sur le torse de l'Italien Materazzi en finale de Coupe du monde en juillet 2006, coup de tête qui lui avait valu une exclusion ce jour-là du terrain, n'a pas affecté les liens qui l'unissent aux Français. Zineddine Zidane reste pour ces derniers leur personnalité préférée. C'est ce qui ressort du traditionnel sondage dans le Journal du dimanche qui le place en tête d'une liste de célébrités comme cela avait été le cas en 2003, en 2004, en juillet 2006 et en décembre 2006. Dans ce sondage, Zineddine, qui partage la première place avec le chanteur et ex-tennisman d'origine camerounaise, Yannick Noah, et auquel 39% des sondés ont donné leur choix, devance l'animateur de télévision et militant écologiste, Nicolas Hulot (34%), la comédienne Mimie Mathy (30%), la religieuse soeur Emmanuelle et le chanteur Michel Sardou (tous deux 28%). On signalera que le président Nicolas Sarkozy n'arrive qu'en 25e position en dépit du fait que son élection n'a eu lieu que très récemment. L'analyse du sondage fait ressortir que Zineddine trouve plus d'opinions favorables chez les hommes qui le placent en tête que chez les femmes qui en font leur 6e personnalité préférée. Il est aussi plus aimé par le jeunes que par les personnes plus âgées qui, elles aussi, le mettent en 6e position. Du côté politique, ce sont les électeurs de droite qui lui donnent la faveur alors que ceux de gauche lui préfèrent Noah. Mais, d'une manière générale, le peuple de France en fait son chouchou même si l'intéressé ne tape plus dans un ballon en match officiel depuis maintenant un an. Cela démontre que ce ne sont pas que le football et les prouesses qu'il y réussissait qui en ont fait un personnage à part chez les gens de l'Hexagone. Lorsque quelqu'un est propulsé sur les cimes de la célébrité, il arrive très souvent qu'il «disjoncte» et que sa renommée devienne le sujet favori de la presse à scandales. Le Franco-Algérien a, pour sa part, remarquablement su gérer cette médiatisation à outrance en restant le jeune homme humble qu'il a toujours été. Un jeune homme également modeste et à l'éducation sans reproche, même si au passage il y a eu ce fameux «coup de boule» donné à Materazzi. L'an dernier, en dépit de cet incident et de la défaite de l'équipe de France en finale de Coupe du monde, les Français ont continué à le préférer à beaucoup d'autres parce qu'ils savaient que sa réaction avait été celle d'un homme blessé, quelqu'un à qui on venait de porter atteinte à ce qu'il avait de plus sacré avec Dieu: sa famille. Aujourd'hui, Materazzi est passé aux aveux et a fait savoir à des confrères italiens, qu'après que Zidane lui ait dit s'il voulait son maillot, tellement l'Italien lui collait aux basques, il lui avait répondu: «Je préfère ta putain de soeur». Le sondage qui vient d'être publié a été réalisé avant que le joueur de l'Inter Milan fasse cette révélation. Nul doute que s'il se faisait aujourd'hui, maintenant que tout le monde connaît la vérité, Zidane récolterait des points qui feraient de lui l'incontestable number one des personnalités préférées, sans partager la première place avec quiconque. Il faut dire qu'en plus de sa modestie, l'homme sait se montrer généreux et n'en fait pas des vagues. Zidane offre ainsi son image de marque à de nombreuses oeuvres caritatives en France et personne n'oubliera ce qu'il a fait pour de nombreux démunis en Algérie, le pays de ses origines. Ses actions lors des inondations de Bab El Oued en 2001, puis lors du séisme de Boumerdès en 2003 ainsi que celles en faveur des enfants du Grand Sud algérien, ne sont pas oubliées. Sa venue en Algérie en décembre 2006 avait été marquée du sceau de la réussite et Zidane avait fait part de son émotion d'avoir retrouvé le pays de ses ancêtres et d'y avoir reçu un si bel accueil. Sa décoration par le président Abdelaziz Bouteflika de l'ordre du mérite Athir se voulait être comme une reconnaissance du pays à un des siens. Zineddine n'obtenait là qu'une juste récompense à sa grande générosité et à la solidarité qu'il voue au peuple algérien.