L'Italien qui traîne une réputation sulfureuse a reconnu avoir «insulté» à son corps défendant un Zidane «super arrogant». Marco Materazzi qui a réussi à faire sortir Zinedine Zidane de ses gonds n'en est pas à sa première affaire. En effet, la presse italienne rappelle que Marco Materazzi est coutumier des provocations et des bagarres. A32 ans et pour sa 32e sélection, Marco Materazzi, fils de l´ancien entraîneur Guiseppe Materazzi, qui a dirigé Pise, la Lazio Rome ou le Sporting Portugal, jouit d´une réputation sulfureuse. Le Sicilien de l'Inter Milan a, selon la presse italienne, l'habitude de voir rouge. Avant son altercation avec Zidane en finale de la Coupe du monde, Materazzi a été exclu contre l'Australie, en huitièmes de finale le 26 juin (1-0) à la 51'pour un tacle grossier et évitable sur Bresciano. Comme en février 2004, au cours d'un match de championnat d'Italie lorsque Materazzi donna un coup de poing au défenseur de Sienne, Bruno Cirillo, après l'avoir traité de «stupide» depuis le banc de touche. Ce qui lui a valu quatre mois de suspension et la fâcheuse réputation de «boucher» ou de «tueur». Le quotidien italien, La Stampa, rapporte également qu'il aurait énervé d'autres joueurs encore en se moquant d'eux «et les adversaires se plaignent souvent de son jeu violent». Auparavant, il avait entre autres provoqué une rixe au terme du match Lazio-Inter, et son intervention violente sur l´attaquant du Milan AC Filippo Inzaghi avait déclenché une sévère altercation entre les deux équipes. Aussi, il n'est point étonnant de voir Materazzi provoquer Zidane physiquement et verbalement en le traitant de «terroriste». Surnommé "Matrix" pour la dureté de ses tacles, le défenseur azzurro s´est souvent illustré dans sa carrière par des interventions virulentes et souvent à la limite de l´agression. En finale, Materazzi a fait usage de sa prose verbale fleurie. Ces actes racistes sont devenus légion dans le Calcio. En effet, le 1er avril dernier, lors de la rencontre Messine-Inter Milan ( sic) club de Materazzi, l'Ivoirien Mark Zoro a été victime d'actes racistes d'une partie des supporters Intéristes qui ont imité les cris de singe. Mark Zoro avait déjà été la cible des fans de l´Inter au match aller, le 27 novembre. Excédé, en pleurs, l´Ivoirien avait ramassé le ballon avant de se diriger vers l´arbitre avec l´intention de quitter le terrain. Mais les joueurs de l´Inter et ses coéquipiers de Messine l´avaient convaincu de rester sur le terrain. Aussi, par cette provocation, Materazzi n'a fait qu'exprimer haut et fort le sentiment anti-arabe cultivé par la droite italienne depuis quelque temps. La dernière en date émane d'un dirigeant de la Ligue du Nord, parti de droite populiste, et néanmoins vice-président du Sénat et ancien ministre des Réformes institutionnelles, Roberto Calderoli, qui a salué le titre de champion du monde remporté par l'Italie comme une «victoire de l´identité italienne, d´une équipe qui a aligné des Lombards, des Napolitains, des Vénitiens et des Calabrais et qui a gagné contre une équipe de France qui a sacrifié sa propre identité en alignant des Noirs, des islamistes et des communistes pour obtenir des résultats». Poussant le bouchon plus loin, Calderoli a précisé: «Je ne crois pas devoir avoir honte de ce que j´ai dit, même si cela choque à Paris où l´on donne du génie à Zidane, confondant coup de génie et coup de tête», et d'ajouter sur un ton xénophobe: «La France est une nation multiethnique, vu son passé colonialiste, ce dont je ne serais pas fier. Mais ce n´est pas ma faute si certains sont restés perplexes devant une équipe qui a aligné sept Noirs sur onze joueurs, si Barthez chante l´Internationale au lieu de la Marseillaise et si certains préfèrent La Mecque à Bethléem.» Une réaction normale venant de la part de cet habitué des déclarations outrancières et d'actes provocateurs. Au plus fort de la crise des caricatures controversées du Prophète Mahomed (Qsssl), il avait scandalisé le monde musulman en arborant un T-shirt avec une de ces caricatures sur la première chaîne de la télévision publique RAI. Ce qui avait contraint Silvio Berlusconi à le limoger de son gouvernement. Cette xénophobie dans le football italien ne date pas, malheureusement, d'aujourd'hui. Ces deux dernières saisons, le football italien s'est beaucoup plus distingué par le racisme de ses supporters et le fascisme du capitaine de la Fiorentina, Paolo Di Canio, qui a fait à plusieurs reprises l'apologie du Duce, Benito Mussolini. En outre, le milieu intellectuel italien a été sali par le livre de la journaliste Oriana Fallaci accusée d'outrage à l'islam pour son livre La force et la raison. Elle affirme ainsi dans ce livre, entre autres, que «l´Europe est devenue chaque jour davantage une province de l´islam, une colonie de l´islam» et que «penser qu´il y a un bon islam et un mauvais islam va contre la raison». Oriana Fallaci est poursuivie en justice par Adel Smith, président de l'Union des musulmans d'Italie pour propos outrageants.