Une délégation effectuera une visite en Algérie du 30 octobre au 05 novembre prochains et se déplacera au Sud. La lutte contre l'immigration clandestine en Algérie intéresse de plus en plus les Français. Une délégation d'universitaires français effectuera dans ce sens une visite du 30 octobre au 5 novembre prochains. Elle est composée de plusieurs spécialistes, dont des diabétologues, des cardiologues et des sociologues. La délégation se déplacera au Sud algérien dans le cadre d'une mission d'étude relative aux aspects de l'émigration clandestine, sous l'égide de l'université de Jijel. Le phénomène en question ne cesse de prendre de l'ampleur dans notre pays, considéré comme un lieu de transit vers l'Europe. En effet, le bilan des opérations de contrôle de la Gendarmerie nationale confirme la tendance constante du phénomène vers la hausse, lequel prend ainsi des proportions alarmantes. Selon les dernières statistiques de la Gendarmerie nationale pas moins de 23 étrangers originaires d'Asie du Sud et en situation irrégulière en Algérie ont été interpellés ces derniers jours dans la région de Tamanrasset. Aussi, le nombre d'émigrants clandestins qui tentent de rejoindre les côtes européennes par les côtes algériennes ne cesse d'augmenter. Pour elle seule, la ville d'Annaba a recensé au moins 146 émigrants clandestins secourus et sauvés en mer entre le mois d'octobre 2006 et août 2007. L'Algérie a dénombré près de 8000 immigrants clandestins arrêtés durant le premier semestre 2007. A ce rythme, le nombre d'arrestations d'étrangers en situation irrégulière devrait battre le record des 13.000 clandestins arrêtés en 2006. En quinze ans, le nombre d'étrangers en situation irrégulière ayant tenté de séjourner en Algérie a été multiplié par 10. Ils sont issus de 48 nationalités africaines, dont la plupart venus des pays limitrophes: Niger (33%), Mali (13%), Nigeria (10%) et Maroc (10%). Une grande partie des arrestations est en effet enregistrée dans l'ouest du pays: Oranie, Maghnia et Béchar. La lutte contre ce phénomène occupe pourtant une place particulière dans les programmes de coopération entre l'Algérie et l'Union européenne. Dix millions d'euros ont été alloués à notre pays par le programme Meda II pour moderniser la formation des officiers de la police aux frontières. Par ailleurs, la coopération entre notre pays et la France dans ce domaine ne date pas d'aujourd'hui. En 2004, un stage de formation nationale a été organisé à Maghnia du 2 au 7 octobre 2005. Le stage a été assuré par deux cadres de la police française, spécialistes dans la lutte contre l'immigration clandestine, ainsi que trois de leurs homologues algériens, dont un conseiller médical. L'objectif étant de partager les expériences et contribuer efficacement à la lutte contre ce fléau qui prend des proportions inquiétantes. Ce stage a été suivi par une centaine de cadres nationaux de la police des frontières. Notons que la visite d'universitaires français entre dans le cadre du développement de l'enseignement et des activités scientifiques au sein de l'université de Jijel.