Les actions de la France à l'étranger sont en net recul ces dernières années. La nécessité de renforcer des «relations fortes et durables» et d'établir «un partenariat franc et mutuellement profi-table» entre l'Algérie et la France a été soulignée, hier, par la délégation parlementaire algérienne lors de ses différentes rencontres avec les élus du département de la Seine-Saint-Denis, au nord-est de Paris, rapporte l'agence APS. La délégation algérienne conduite par le président du groupe d'amitié Algérie-France, Belkacem Belabbès, a longuement évoqué la nécessité de donner une nouvelle impulsion aux relations bilatérales et aux échanges économiques. Cette initiative s'inscrit dans l'objectif d'atteindre un niveau à la hauteur des aspirations des deux peuples et des deux pays. Au Conseil général de Seine-Saint-Denis, où il a été reçu par son président Claude Bartolone et son vice-président Stéphane Troussot, M.Belabbès a souligné l'importance des groupes d'amitié parlementaires qui permettent «de tout dire entre amis» et «d'aller encore plus loin que les diplomates dans l'examen des relations bilatérales». Dans une autre optique, le président du groupe d'amitié Algérie-France a déploré «la frilosité de la France» en matière d'investissements en Algérie. A ce sujet, il a indiqué qu'«il ne faut plus voir l'Algérie comme un pays énergétique mais comme un immense chantier où des projets sont réalisés dans tous les coins du pays». Et d'enchaîner: «L'Algérie a besoin d'investissements, de savoir-faire et de transfert de technologie. Il est temps pour la diplomatie parlementaire de jouer son rôle pour faire bouger les choses.» Les députés représentant plusieurs partis politiques (RND, FLN, PT, FNA et indépendants) ont abondé dans ce sens, pour mettre en relief les attentes de tout un chacun, «une plus grande implication des entreprises françaises dans le partenariat et les projets de développement national. Il y a 220 entreprises algériennes à la recherche d'un partenariat. Elles ont bénéficié d'une mise à niveau. Les opérateurs français peuvent être intéressés par cette offre», a indiqué M.Belabbès. Pour la délégation régionale de Seine-Saint-Denis, Claude Bartolone et Stéphane Troussot ont, de leur côté, souligné que «les actions de la France à l'étranger sont en net recul ces dernières années, ce qui expliquerait une certaine frilosité des entreprises françaises à l'égard de l'Algérie». Toutefois, ils ont insisté sur «l'avenir commun des deux pays». Ils ont indiqué, au passage, que «le développement de l'un des deux pays ne peut se faire sans le développement de l'autre». Par ailleurs, la délégation algérienne a suivi un exposé sur le Comité d'expansion économique (Comex), un organisme local qui oeuvre à faciliter l'investissement et l'implantation des entreprises de la région à l'étranger. Ainsi, on apprendra que 22 entreprises basées en Seine-Saint-Denis sont présentes en Algérie. A La Courneuve, la délégation algérienne s'est recueillie devant la plaque commémorative des massacres du 17 Octobre 1961, avant d'être conviée par l'association «17 octobre 1961» à une rencontre conviviale et franche avec des représentants de la communauté algérienne vivant dans cette municipalité. En outre, les députés ont été très sollicités par de nombreuses personnes âgées pour soulever des problèmes personnels et certaines difficultés qu'ils rencontrent dans leur vie quotidienne et lors de leurs déplacements au pays. Une autre rencontre a été organisée à la mairie d'Aubervilliers où les députés de l'APN ont reçu un accueil chaleureux de la part des élus locaux et de représentants du mouvement associatif. Pour rappel, une délégation du groupe parlementaire d'amitié «Algérie-France» de l'Assemblée populaire nationale (APN) effectue depuis le 6 et jusqu'au 10 du mois en cours, une visite de travail en France à l'invitation du président du groupe d'amitié «France-Algérie» à l'Assemblée nationale française, M.Bernard Derosier.