L'oued Mekerra qui traverse Sidi Bel Abbès est en passe de devenir une véritable décharge sauvage. Ce cours d'eau a, pratiquement jusqu'au début des années 70, constitué dans sa partie double un canal d'évacuation des eaux pluviales et un expiatoire des eaux de la nappe alluvionnaire. Actuellement, avec l'accumulation des dépôts d'alluvion et la présence d'une couverture végétale poussant un peu partout, la rivière a perdu sa vocation première qui est l'écoulement des eaux. Plus grave encore, l'oued est envahi par des détritus de toutes sortes. On y trouve même les carcasses de voitures. Cette pratique inadmissible, qui va crescendo, altère non seulement le cours d'eau, mais plus encore, l'environnement immédiat constitué d'habitations, sans que personne ne daigne lever le petit doigt pour dénoncer ces agissements que la morale condamne. Un ancien Belabessien dépité par ce spectacle révoltant, confie: «Jadis, cette rivière était limpide... On y faisait trempette». C'était la belle époque, le respect d'autrui et de la nature n'était pas un vain mot. Et d'ajouter: «Ce qui me révolte, c'est le manque de civisme et d'éducation de ces énergumènes qui jettent n'importe quoi dans la rivière». Nous n'omettons pas de signaler que des opérations de curage et de nettoyage ont été réalisées à coups de plusieurs milliards de dinars durant ces dernières années. Le comble, les fonds investis pour ces opérations de curage semblent être emportés par les crues de l'oued. La Mekerra continue de recevoir les déchets et les riverains se plaignent à qui veut bien les entendre des odeurs nauséabondes qui s'y dégagent. Quant à la santé des citoyens, la dernière épidémie illustre bien sa prise en charge.