Le problème des inondations générées par les crues cycliques de l'oued Mekerra a constitué depuis longtemps l'une des principales préoccupations des chercheurs et responsables de la wilaya de Sidi Bel Abbès. Selon une étude effectuée en 2005 par des universitaires de Saïda, Tlemcen et Oran, les torrents et les oueds qui prennent naissance à Ras El Ma (88 km au sud du chef-lieu de la wilaya) constituent les eaux courantes de surfaces qui alimentent l'oued Mekerra. Dans les régions situées à moyenne et à basse altitudes (cas de Sidi Bel Abbès à 500 m ), les précipitations atmosphériques se font surtout à l'état de pluies, révèle cette étude. De ces précipitations, 1/3 retourne à l'atmosphère par évaporation, 1/3 ruisselle en coulant à la surface du sol donnant d'abord des eaux sauvages qui circulent dans des directions quelconques puis des eaux canalisées formant des torrents et oueds, 1/3 tombant sur les roches perméables, s'infiltre dans la nappe phréatique. « Mais, après un trajet plus ou moins long, il réapparaît à la surface du même bassin et s'ajoute ainsi aux eaux de ruissellement », est-il noté. Pour l'équipe d'universitaires, qui a réalisé des observations des différents crues enregistrées, les eaux sauvages constituent de « puissants agents de destruction et d'érosion ». Très fréquemment, ces eaux se rassemblent pour constituer des torrents et l'oued Mekerra qui est constitué de trois parties. Le bassin de réception en forme d'entonnoir est sillonné de rigoles qui se réunissent pour donner un canal d'écoulement. Ce dernier, se présente comme un tracé légèrement sinueux, encombré de débris. Le cône de défection constitue la troisième partie, sa pente, et est essentiellement formé par un dépôt de matériaux divers : cailloux, graviers, grains de sable disposés assez régulièrement. Selon cette même étude, la forme particulièrement allongée du bassin de la Mekerra, l'urbanisation anarchique au niveau des berges de l'oued et le rétrécissement de la section de l'oued au niveau de certains tronçons sont les principales raisons des inondations cycliques observées jusque-là. « D'une façon ou d'une autre, les précipitations résultantes sont comparables aux plus graves averses tropicales », conclut-on.