Le CNA regrette que les manifestations d'intérêt concernent seulement les assurances de personnes. Le groupe français d'assurance Groupama veut s'implanter en Algérie. Selon la presse française, le groupe souhaite s'installer également dans d'autres pays d'Afrique du Nord comme le Maroc et la Tunisie. L'assureur français dispose déjà d'une expérience du marché maghrébin. Le groupe a acquis ces dernières années plusieurs assureurs opérant sur des marchés en forte croissance tels la Grèce et la Turquie. Groupama, contraction de groupe des Assurances Mutuelles Agricoles, est une organisation professionnelle agricole. C'est un groupe d'assurance mutualiste et généraliste - assurances des biens, assurances de la personne, épargne et banque - qui exerce ses activités en France sous deux marques commerciales. Il s'agit de la marque Groupama distribuée par les Caisses régionales et la marque Gan distribuée par des filiales. En fait, depuis l'ouverture du marché des assurances dans notre pays, différentes compagnies étrangères, en particulier françaises, manifestent un grand intérêt à ce secteur. D'ailleurs, Cardif, filiale de BNP Paribas Assurance, vient d'obtenir des autorités de contrôle les licences pour la commercialisation de contrats d'assurance de personnes en Algérie. Dans une lettre publiée sur le site Internet du Conseil national des assurances, le secrétaire permanent, M.Abdelmadjid Messaoudi, avait estimé que «les modifications apportées à l'ordonnance 95-07, qui ont étendu la libéralisation en autorisant l'exercice des opérations d'assurance par des compagnies non résidentes et la médiatisation qui les a accompagnées, jointes à une conjoncture financière des plus favorables, ont suscité une valse de délégations étrangères venues prospecter le marché». Or, regrette-t-il, à «ce jour, le seul projet en cours de concrétisation concerne les assurances de personnes». Dans les assurances-dommages, par contre les manifestations d'intérêt sont limitées. Selon le représentant du CNA, l'attention est très vite portée sur la configuration actuelle du marché, en particulier sur les conditions de la performance. Au-delà de certains facteurs externes aux secteurs jugés défavorables (insuffisances des services bancaires et financiers et lenteurs de l'administration judiciaire), les regards se dirigent nécessairement sur les tarifs et l'encadrement du marché. Il y a également la volonté des pouvoirs publics de libérer le secteur en offrant l'opportunité d'ouvertures des branches de compagnies étrangères dans le secteur des assurances après celui des banques. Le gouvernement est entré donc dans une nouvelle phase concernant la gestion du secteur des assurances en Algérie. Un nombre de mesures ont été prises, notamment la création d'une caisse de garantie des assurés et l'installation d'une commission de supervision des assurances. Cette phase connaît, en outre, l'application du processus de privatisation. Il a été décidé ainsi l'ouverture du capital de la Caar. Cette opération entre dans le cadre d'une nouvelle stratégie du gouvernement pour la réforme du secteur financier et l'exploitation des ressources dans le secteur des assurances d'une manière plus optimale.