L'ouverture du marché algérien des assurances aux compagnies étrangères commence à susciter de l'intérêt. Groupama souhaite s'implanter dans des pays d'Afrique du Nord comme la Tunisie, l'Algérie et le Maroc, a déclaré hier son directeur général, Jean Azéma à l'agence Dow Jones Newswires. “On pèse nos risques, mais le potentiel y est”, a-t-il affirmé. Pour rappel, les modifications apportées à l'ordonnance 95-07 qui ont étendu la libéralisation en autorisant l'exercice des opérations d'assurance par des compagnies non résidentes, et la médiatisation qui les a accompagnées, jointes à une conjoncture financière des plus favorables, ont suscité une valse de délégations étrangères venues prospecter le marché. mais à ce jour, le seul projet en cours de concrétisation concerne les assurances de personnes. Il s'agit en fait de la compagnie française Cardif, filiale de la banque BNP Paribas, qui a obtenu l'autorisation de commercialisation en Algérie des contrats d'assurance de personnes. Dans les assurances dommages, en revanche, les manifestations d'intérêt sont tout aussi nombreuses que les hésitations. À signaler cependant le récent rachat de la Générale assurance méditerranéenne (GAM) par Emerging Markets Partnership (EMP) Africa. Patrick Gay, conseiller financier, dans un édito publié dans la dernière édition de Lumière d'Algérie, une publication de la mission économique de l'ambassade de France en Algérie, note que “dans le secteur des assurances, la perspective de résolution du contentieux avec les entreprises françaises, présentes avant l'Indépendance, devrait ouvrir la porte à de nouvelles implantations de grands acteurs et à la dynamisation d'une profession encore sous-développée”, rappel M. Masseret, expert en assurance. M. Laurent Millardet, directeur international de la compagnie française Macif Assurance, leader sur le marché français de l'assurance familiale, avait effectué en avril une visite de travail de quatre jours en Algérie, afin de préparer l'arrivée très attendue du président de la Macif. Dans une tribune, publiée sur le site Internet du Conseil national des assurances, le secrétaire permanent M. Abdelmadjid Messaoudi écrivait : “L'encadrement du marché, compris comme l'organisation institutionnelle des professionnels pour ériger des normes et les faire respecter, que ces normes soient réglementaire, conventionnelle ou déontologique, apparaît comme un facteur décisif dans l'attractivité du marché dans la mesure où il conditionne la compétitivité, au démarrage, des compagnies étrangères, aussi puissantes qu'elles puissent être”, en estimant que la mise à niveau des acteurs actuels du marché constitue aussi une condition de la pénétration des compagnies étrangères. M. R.