Le but d'une identité consiste en la réalisation de tout ce qui peut être réalisé dans un pays, pour élever, soutenir et éveiller les consciences. L'égard des journalistes et des spectateurs est renforcé et son immersion dans l'histoire est plus consistante. Dans ce cas précis, nous amener à tout voir ou presque pour découvrir ce qui peut éventuellement s'y cacher, d'où une scène où l'angoisse est assez soutenue. Le film-documentaire Syphax du réalisateur Mokrane Aït Saâda, retraçant le parcours historique du roi de la Numidie occidentale, dont la capitale fut Siga, a été projeté mardi soir à la salle Ibn Zeydoun (Ryad El Feth). D'une durée de 38 minutes, le film-documentaire évoque, à travers des témoignages d'historiens, à l'instar d'Abderrahmane Khelifa et Saïd Dahmani, les moments ayant marqué l'époque où le roi Syphax a régné, entre les années 213 à 202 avant Jésus-Christ, à la tête du Royaume de la Massaessylie. Le roi berbère Syphax, roi des Masséssyliens, un royaume qui englobait les deux tiers de l'Algérie et une partie du Maroc. Les historiens le décrivaient comme étant «le roi le plus riche de cette terre d'Afrique». Lors des guerres puniques, au cours desquelles l'Afrique a pris une part active, Massinissa, ennemi de Syphax et roi des Massyliens dont la capitale était Cirta (Constantine), s'allie à l'empereur romain, Scipion, tandis que Syphax se déclare l'allié de Carthage; ce fut un mauvais choix car il sera vaincu et fait prisonnier. Après cet échec, Massinissa deviendra roi d'une partie du royaume de Siga. Syphax avait fait construire, au-dessus de la colline qui surplombait sa capitale, un mausolée qui porte aujourd'hui le nom de Kerkar El Araïs. Le roi n'eut pas la chance d'y être enterré, puisqu'il mourut prisonnier dans une petite localité près de Rome. Le réalisateur Aït Saâda a expliqué à la presse que cette production, qui s'inscrit dans le cadre de la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe 2007», «est un travail qui fait partie d'une série de documentaires sur le parcours des rois berbères.» «Le roi Syphax est très mal connu, les historiens, qu'ils soient Algériens ou étrangers, n'ont pas beaucoup écrit sur lui», a-t-il fait savoir, affirmant que ce documentaire, réalisé à partir d'éléments d'informations assez réduits, retrace les événements les plus marquants du règne de Syphax, notamment la deuxième guerre punique. M.Aït Saâda a, par ailleurs, indiqué que d'autres projets du genre seront réalisés prochainement et qu'ils s'intéresseront à la vie, entre autres, de Juba II et de la Kahina. Le but d'une identité consiste dans la réalisation de tout ce qui peut être réalisé dans un pays, pour élever, soutenir et éveiller les consciences. Le retour aux sources est une action noble. Mais cet héritage est ouvert à l'interprétation par des classes diverses, des partis politiques et des idéologies qui le voient selon leurs intérêts et conceptions. C'est important de céder cette noble mission aux historiens et aux spécialistes en la matière pour faire face aux expériences régressives qui se présenteront à une étape plus avancée.