Une quinzaine de cadres algériens ont suivi un programme de formation à l'entreprise Citic-Crcc. Le groupe Citic-Crcc a organisé du 10 au 23 août une formation au profit d'une quinzaine de ses employés algériens, recrutés dans le cadre de la réalisation du projet de l'autoroute Est-Ouest. La formation qui s'est déroulée au niveau de la prestigieuse université de Tsinghua, à Pékin, vise selon les organisateurs à améliorer la capacité professionnelle des travailleurs algériens et à faciliter la communication avec leurs collègues chinois. L'ambassadeur algérien en Chine, Djamel-Eddine Grine, invité à la cérémonie d'ouverture de ce premier cycle de formation, a exhorté le groupe chinois «à investir davantage dans la partie humaine et à diversifier les programmes en vue de garantir le transfert du savoir-faire et de la technologie». «Ce programme, a-t-il ajouté, ne doit pas s'arrêter en 2009 (date prévue pour l'achèvement de ce projet), mais devrait prendre en considération le volet relatif à la gestion de cette importante infrastructure». Les responsables de ce projet nous ont confirmé que le groupe a établi un programme à long terme qui répond largement aux soucis des autorités algériennes. «Citic a élaboré un manuel de formation au profit de ses employés en Algérie», a déclaré une source proche du groupe à L'Expression. Cette source a, en outre, indiqué que ce manuel est actuellement disponible au niveau des différentes directions de la Citic à Alger. Il est axé principalement sur le volet gestion de l'autoroute en 2009, c'est-à-dire après le départ du groupe chinois (notons cependant qu'un responsable du projet a avancé la date du 18 janvier 2010, voir entretien ci-dessus), «Il y va de la pérennité du projet et de la crédibilité du groupe», précisent nos interlocuteurs. Notons que le nombre des employés algériens dans les lots centre et ouest de l'autoroute avoisine les 2000 personnes. Par ailleurs, il est important de signaler que le programme de formation destiné aux travailleurs algériens s'articule essentiellement - à la surprise de tout le monde - sur l'apprentissage de la langue chinoise. Plus de 20 heures de cours réparties sur la durée de la formation ont permis aux Algériens de côtoyer les Chinois et d'assimiler les bases d'une langue dont ils ignoraient tout. Ce choix, quoique différemment apprécié par les employés, s'explique par le souci de faciliter la communication sur les chantiers. Mme Lalia Oukkal, interprète, trouve le programme très riche. «L'apprentissage des principes de base de la langue chinoise facilitera sans aucun doute la communication avec nos amis et collègues chinois à Alger», pense-t-elle. Hakim, chauffeur, est du même avis: «L'absence d'écoles de langue chinoise en Algérie constitue un sérieux handicap pour les Algériens employés dans des entreprises chinoises». Zue Qing Gao, de la faculté des langues étrangères, pense, lui aussi, que le moment est venu pour l'Algérie d'ouvrir des écoles pour l'enseignement de la langue chinoise, au vu de la présence de plus en plus forte des entreprises chinoises en Algérie, citant l'exemple de l'Egypte qui dispose de trois instituts. Par ailleurs, quelques cadres interrogés par nos soins ont souhaité visiter des infrastructures routières réalisées par Citic-Crcc et avoir des séances de travail avec les techniciens chinois afin de bénéficier de leur expérience. A noter que la seule visite sur chantier effectuée par la délégation algérienne a concerné le stade olympique Nid d'oiseau, construit par Citic. Les employés algériens ont reçu des explications sur la technique utilisée pour la réalisation de ce magnifique stade qui constitue la fierté des Chinois. La préoccupation des Algériens, indiquent des responsable du groupe, sera prise en charge lors des prochaines formations. Celle prévue en hiver «sera technique en premier lieu». L'aspect historique et culturel a été pris en considération dans cette formation. Des conférences sur la culture chinoise, les coutumes et fêtes et la gastronomie de ce pays ont été présentées par des universitaires. Cela a permis aux Algériens de lever une partie du voile sur l'identité de ce grand pays. Afin de renforcer leurs connaissances, des visites ont été organisées aux plus importants sites touristiques de Chine. L'on citera, principalement, la Grande Muraille, les tombeaux des 13 Ming, le Palais d'Eté, la Cité interdite et la place Tien An Men. Les Algériens ont reçu aussi des cours de management et d'économie, qui ont mis en exergue l'expérience de la réforme économique de la Chine. L'autre aspect qui a marqué la délégation algérienne, c'est l'ambiance «préolympique» qui règne à Pékin, où différentes infrastructures sont actuellement en chantier. Les Chinois accordent un intérêt particulier à cet événement qui sera organisé pour la première fois dans un pays émergent. Nous avons constaté que pour les Chinois, cet événement grandiose, un symbole politique: celui de la force, de la puissance et de l'indépendance économique. Notons que la formation des employés algériens entre dans le cadre du cahier des charges élaboré pas les autorités algériennes pour le projet de l'autoroute Est-Ouest.