Etonnant! 11h du matin et les services de nettoyage n'ont pas encore ramassé les ordures qui jonchent les trottoirs. Les rues de la capitale restent sales jusqu'à des heures tardives. Dans chaque coin, un tas de débris. Sachets, cartons, bouteilles d'emballage tout est jeté pêle-mêle et laissé au gré du vent qui se charge de les semer à son tour. Des odeurs nauséabondes s'y dégagent. Ce qui rend impossible toute randonnée dans la capitale. Les ordures gagnent de plus en plus les grands boulevards. Place Audin, Didouche, Hassiba Ben Bouali, tous son submergés. Alger la Blanche est devenue sale. Malgré les efforts consentis par les services Netcom, les décharges cumulent. Notre tentative de joindre cet organisme a été vaine. La ligne téléphonique ne fonctionne pas. A Kouba, en face le lycée Hassiba Ben Bouali, les ordures s'entassent depuis presque une semaine. A la gare routière Aïssat Idir, tout près de l'entrée de la Maison de la presse Tahar Djaout, les ordures posées ça et là donnent le tournis aux passants tant la puanteur est suffocante. La rue Ahmed Chaïb, à quelques pas de la place Emir Abdelkader, est à éviter. Les mauvaises odeurs sont perceptibles de loin. A quelques encablures de là, exactement en face du siège de la Radio nationale, un amas de poussière, gravas, sachets et restes d'aliments ont squatté la rue. Trottoirs défoncés, eaux usées continuent à envahir les allées au vu et au su du petit citoyen mais aussi du grand responsable Le phénomène prend des proportions considérables. Tous les quartiers et ruelles d'Alger sombrent dans la saleté. L'invasion des places publiques par les commerçants de l'informel n'est pas faite pour arranger les choses. Cette anarchie a fait de la capitale une véritable décharge publique à ciel ouvert. Le cas des marchés Messonnier, Trois Horloges de Bab El-Oued et autres sont à l'origine de cette détérioration de l'environnement. Ainsi les vendeurs à la sauvette ayant squattés les trottoirs, laissent les lieux dans un état déplorable après leur départ. Le débat sur la propreté des villes est toujours d'actualité. «Ce n'est plus la responsabilité de l'Etat à nettoyer nos quartiers», déclare un homme, la quarantaine passée, rencontré à Messonnier. Certes, les autorités se doivent de prendre le problème en charge, mais il n'en demeure pas moins que le citoyen est sensé également donner l'exemple. La gestion anarchique est sûrement déplorée par tous. L'opération «Blanche Algérie» lancée depuis quelques mois n'a toujours pas donné les résultats escomptés. Alger n'est-elle pas la ville la plus sale, selon les sondages.