De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani La ville d'Annaba croule sous les ordures de toutes sortes malgré les quelque 22 camions qui sillonnent quotidiennement les rues et quartiers pour les ramasser. Il faut dire que, chaque jour, pas moins de 200 tonnes d'ordures sont enlevées mais cela s'avère insuffisant au vu des quantités impressionnantes déversées un peu partout. En effet, juste après que les commerces «installés sur les trottoirs» eurent plié bagage ou que ceux dits établis eurent baissé leurs rideaux, tous les espaces alentours regorgent d'ordures de toutes sortes, des cartons, des sachets en plastique, des bouteilles, du papier cellophane, du papier d'emballage, et autres fruits et légumes écrasés s'amoncellent presque à chaque bout de rue surtout sur les avaloirs et au-dessus des bouches d'égout. Toutes les rues commerçantes vivent la même situation en cette période de grande chaleur propice à toutes les maladies. Dans le grand jardin public, plus connu sous le nom de «djnaina», des tas d'ordures sont déposées ici et là au grand dam des promeneurs venus chercher un peu d'air frais dans ce semblant de verdure pollué. Des déchets de matériaux de construction, des centaines de sachets incrustés dans les branches des arbres et accrochés aux plantes, des déjections animales et parfois humaines jonchent le fond de cet espace vert qui a perdu sa vocation puisqu'une partie de ce jardin s'est transformée en espace de vente de chardonnerets et de canaris. Juste après «la fermeture», là aussi, ce sont des dizaines de sachets et du papier d'emballage qui sont abandonnés sur place et ce, en plus du fait que la plupart des plantes ont été piétinées et écrasées. Au niveau des marchés des fruits et légumes installés dans les quartiers populaires dans des abris de fortune, les ordures sont omniprésentes et font partie intégrante du décor ; fruits et légumes pourris, pastèques et melons «éventrés» que se disputent des nuées d'insectes, des eaux usées qui se déversent créant une sorte de boue gris noire que les clients essayent d'enjamber et des bacs à ordures remplis à ras bord jusqu'à se déverser aux alentours. Les pères de famille s'y rendent pourtant attirés par les prix plus ou moins abordables, mais les produits ne sont pas exposés selon les normes d'hygiène fixées par la réglementation. Du côté des quartiers populaires, et malgré la présence des bacs et poubelles mis à la disposition de la population par les services de la commune, la situation n'est guère reluisante. En effet, en s'y promenant, on est très vite frappé par la saleté qui caractérise les lieux renvoyant ainsi une image des plus dévalorisantes qui nuit à la réputation d'une ville censée être touristique. Presque dans chaque coin, dans les quartiers, près des immeubles, il y a un amoncellement d'ordures ménagères jetées à la va-vite comme si on avait peur d'être vu alors qu'à quelques mètres est installé le grand bac à ordures. Bouteilles, sachets, pots de yaourt, papiers et autres emballages en plastique ne se comptent plus et chacun fait semblant de ne pas les voir alors qu'ils s'incrustent un peu partout. Les services de la commune ont entrepris récemment de faire 3 rotations de ramassage par jour pour venir à bout de près de 300 tonnes quotidiennes en utilisant tous les camions (au nombre de 22) mais cela ne règlera pas pour autant le problème dans la mesure où l'absence de civisme des citoyens faussera toutes les données.