Le vieux leader jouera toutes ses cartes pour ressouder les rangs de son parti et unifier deux générations. Le leader du Front des forces socialistes (FFS), Hocine Aït Ahmed, rencontrera aujourd'hui, les anciens de 1963. Intervenant trois jours après le retour du Zaïm, cette rencontre nationale se tiendra au siège du parti. Elle se déroule, en outre une journée avant le congrès national, qui aura lieu demain et après-demain, à Zéralda. Le président du FFS aspire, à travers cette rencontre, sauvegarder les rangs de son parti. Cela au moment où la formation politique qu'il a créée en 1963, fait face à l'une des plus violentes turbulences de son histoire. Des soubresauts qui ne vont pas sans porter atteinte à un parti qui se veut l'adversaire traditionnel du système en place. Ces remous, opposant les anciens militants du parti à l'actuelle direction nationale, a quelque peu ébranlé cette formation d'obédience socialiste. De par cette réunion, M.Aït Ahmed jouera certainement toutes ses cartes pour ressouder les rangs de son parti et réconcilier deux générations, dont les points de vue sont diamétralement opposés. Les anciens militants exhibent leur «légitimité historique», tandis que les «néophytes», eux, rappellent la nécessité de diriger le parti démocratiquement. Entre les deux «camps», le vieux Zaïm fera appel à son charisme et rappeler ses ouailles à l'ordre. Ce qui ne sera certainement pas une mince affaire, notamment lorsqu'on apprend qu'un autre groupe, dit des «frondeurs», s'oppose à toute réunion de réconciliation avec la direction du parti. La tâche qui attend Hocine Aït Ahmed est d'autant plus délicate qu'elle est perçue comme décisive dans la vie du parti. Toute erreur ou dysfonctionnement pouvant survenir, donneront un coup fatal au FFS. D'autant que le compte à rebours pour les prochaines élections locales a déjà commencé. Une échéance électorale à laquelle le premier secrétaire national du Front des forces socialistes, Karim Tabbou, n'écarte pas la possibilité de participer. Toutefois, en prévision de ce rendez-vous électoral, le FFS devra, de prime abord, réussir son congrès national, auquel sont conviés plus de 1100 congressistes. Ce qui ne peut se faire sans l'extinction des feux de la discorde qui menace, depuis quelque temps, le parti d'Aït Ahmed. Rappelons que ce congrès devait se tenir au mois d'avril 2004. Selon des observateurs, cette rencontre nationale n'a pas été tenue dans les délais fixés, vu la crise interne, longtemps réprimée, qui a sérieusement éprouvé le FFS. La démission de Mustapha Bouhadef n'est que la face apparente de la mésentente qui règne dans les rangs des socialistes. Quoi qu'il en soit, les dirigeants du Front des forces socialistes veulent, vaille que vaille, tenir le congrès. Mais avant cette rencontre nationale, ils comptent convoquer la convention du parti. Celle-ci se tiendra aujourd'hui, à partir de 15 h, à la Mutuelle générale des matériaux de construction de Zéralda. Les débats porteront sur la thématique centrale du quatrième congrès, à savoir «les Objectifs du millénaire des Nations unies pour le développement». Cette réunion sera présidée par Mohand Amokrane Chérifi, militant du FFS et non moins président de l'Association des fonctionnaires internationaux algériens (Afia) et coordinateur de l'Alliance mondiale des villes contre la pauvreté dans le cadre du programme des Nations unies pour le développement (Pnud). On dit même que ce dernier est pressenti pour succéder à M.Aït Ahmed à la présidence du FFS. Mais, ce n'est là qu'une hypothèse.