Le congrès du FFS intervient à un moment où le changement au sein de cette formation politique semble être problématique. Le quatrième congrès national du FFS (Front des forces socialistes) s'ouvre aujourd'hui à la Mutuelle générale des matériaux de construction de Zéralda. Selon des sources proches de ce parti, aucune formation politique nationale n'a été invitée à participer à cette rencontre à laquelle prendront part pas moins de 1100 congressistes. Cette absence de la représentation politique nationale est d'autant plus curieuse que la direction du FFS annonce, par ailleurs, la présence de nombreux partis étrangers, notamment de la mouvance socialiste. Alors les partis algériens sont-ils «non grata» dans un congrès du FFS qui se veut être celui de la refondation et de l'ouverture? La question des partis algériens, non invités, outre de faire quelque peu «désordre» ouvre la voie à toutes les supputations. Cela ne va pas sans susciter des interrogations parmi les observateurs quant aux perspectives de ce congrès tant attendu, perçu comme décisif dans la vie du plus vieux parti de l'opposition. Décisif parce qu'il intervient à une époque où le changement au sein de cette formation politique semble être problématique. Il faut dire que, en quarante quatre années d'existence, dont 18 ans légales, et 26 ans clandestines, le Front des forces socialistes n'a connu de changement que dans la forme. Et l'absence d'alternance à la tête du parti, ne fait que confirmer cette réalité qui est celle de la majorité des partis politiques algériens. En ce sens, le grand point d'interrogation qui émaillera, sans coup férir, ce quatrième congrès du FFS, concerne la décision que prendra Hocine Aït Ahmed quant à la présidence du parti. Tout est là, car en fait, le dernier mot appartient à M.Aït Ahmed et non comme on aurait pu le laisser croire en référence aux statuts du parti. Une question donc d'une extrême sensibilité sur laquelle le vieux Zaïm devra, non seulement répondre, mais surtout trancher. D'autant plus que d'aucuns jugent qu'il est temps au leader du Front des forces socialistes, d'assurer l'avenir de son parti. Cet avenir ne sera certainement garanti que dans la mesure où le fondateur du FFS, redonnera une assise agissante aux instances de celui-ci. Lequel a, à plusieurs reprises, chancelé devant une série de crises internes, n'était l'intervention de Hocine Aït Ahmed, lui-même. La dernière intervention en date, est la réunion qu'il a eue hier avec les anciens de 1963. Ces derniers, rappelle-t-on, se sont farouchement opposés à l'actuelle direction du parti, lui reprochant, notamment de diriger autoritairement le parti. Mais à 81 ans, le vieux leader est-il en mesure d'intervenir à chaque fois que des remous éclatent au sein du parti? Le Front des forces socialistes est-il un parti qui demeurera indéfiniment sous la protection de son fondateur? Il faut dire, à ce titre, que l'avenir politique de M.Aït Ahmed est bien derrière lui. La désignation d'un nouveau président à la tête du FFS ne fera qu'assurer la destinée du parti et garantir ainsi sa pérennité sur la scène politique nationale qui se rétrécit comme une peau de chagrin. De par sa fine connaissance des arcanes et chicanes de la politique, tant nationale qu'internationale, de par son flair assez particulier, mais aussi de par son passé historique qui n'est pas à (re) démontrer, Hocine Aït Ahmed sera d'un apport considérable à celui qui prendra les rênes du parti. En réalité, l'actuel président du FFS peut mettre à la disposition de son parti sa sagesse et sa longue expérience politique. Aussi, la solution pour le vieux Zaïm est encore d'occuper la présidence d'honneur du parti, et de préparer le nouveau président du FFS en lui prodiguant ses conseils. L'alternance à la tête du parti confirmera ainsi le caractère démocratique qui y prédomine et le nouveau président tirera sa légitimité d'un comité exécutif représentant réellement sa base militante. Si cette transition se concrétise sur le terrain, on pourra alors s'interroger: Est-ce un nouveau challenge qui s'ouvre au FFS? Il est vrai que, pour la majorité des militants du parti, il est difficile d'imaginer quelqu'un d'autre que Hocine Aït Ahmed à la tête du Front des forces socialistes. Néanmoins, ce dernier pourra exercer son influence, et user de son charisme pour aider la nouvelle direction et les militants du parti. Une autre hypothèse se précise, par ailleurs. Elle concerne l'éventuel refus du Zaïm de désigner un nouveau président à la tête du parti. Dans ce cas, il y aura lieu d'estimer que les réformes et autres perspectives pour le FFS sont ajournées, sans doute à des temps meilleurs. De toute manière, cette décision sera connue après l'adoption des statuts et de la charte du parti. Chose qui sera rendue publique à l'issue du congrès national. Donc wait and see.