Corruption, malversation, pots-de-vin, abus d'autorité, détournement de deniers publics. Ce sont autant de qualificatifs qui garnissent le tableau noir de la gestion de certains présidents d'APC de la wilaya de Blida. Certains élus ne font plus de politique. Ils ont d'autres occupations autres que celles attendues par les citoyens. Ainsi, avec la crise qui avait secoué plusieurs APC de la wilaya de Blida, notamment, celle de Boufarik, dont le premier responsable avait fait l'objet d'un retrait de confiance de la majorité des membres du conseil exécutif, est venu le tour de ses homologues de Ouled-Yaïch, de Oued El Alleug, de Bouinan et de Meftah. Une conséquence directe de la mise à jour des défaillances, carences, incompétences, compromissions, corruption et abandon total de la mission de servir et de répondre aux préoccupations de leurs électeurs. Jamais, auparavant, les communes n'ont atteint ce stade de déchéance. Soumâa, Boufarik, Meftah, Blida, Bougara, Ouled Yaïch, les plus importantes communes de la wilaya de Blida, sont confrontées aux saletés et à l'absence d'hygiène et de salubrité publiques, aux atteintes à l'environnement, aux ruptures prolongées d'alimentation en eau potable, aux coupures d'électricité et aux difficultés d'établissement d'actes administratifs. D'autres problèmes plus graves sont recensés tels le trafic du foncier et des attributions de permis de construire au profit d'affinités ou relations d'affaires. Des poches vides et des espaces verts couvrant des canalisations de gaz ou d'eau, avaient été cédés à des particuliers pour la promotion immobilière. Ces travaux ont redoublé d'intensité et sont effectués même la nuit avec comme objectif le fait accompli. Combien d'affaires avaient été révélées dans ce cadre par la presse ou dénoncées par les citoyens et les associations de quartier sans pour autant entraîner une quelconque réaction des représentants de l'Etat. Ces élus issus, d'ailleurs, d'un suffrage suffisamment contesté par la majorité de la classe politique, sont aujourd'hui dans le box des accusés. A titre d'exemple, l'APC de Ouel d'El-Alleug est devenue un véritable carrefour de la corruption. L'ex-président de l'APC, suspendu par les pouvoirs publics, traîne derrière lui, un dossier très lourd. Mauvaise gestion, spéculation foncière et dilapidation: ce sont là quelques faits qui lui sont reprochés. Nos sources parlent entre autres de frais de restauration et de détournement de carburant. L'ex- président d'APC de Ouled-Yaïch, suspendu par le wali de Blida, est également au centre de plusieurs affaires scabreuses: dilapidation de deniers publics, gestion contraire aux intérêts des habitants de la commune victimes de la hogra. L'affaire est entre les mains de la justice. La gestion de l'élu du RND de Meftah est depuis longtemps décriée par les autres membres de l'APC dont 9 sur 11 lui avaient retiré leur confiance. Ce sont les associations de la commune qui leur emboîtent le pas en réclamant son départ immédiat. C'est à partir de là que les services de contrôle de la wilaya ont été dépêchés sur les lieux pour enquêter sur la gestion de l'APC dont le président, lui aussi a été suspendu par le wali, en attendant le rapport final de la commission d'enquête. On reproche également à plusieurs présidents d'APC des abus de pouvoir, des faux et usage de faux et d'entrave à l'enquête des services de police. Ces pratiques sont héritées du temps des DEC. D'ailleurs, beaucoup de responsables des Délégations exécutives communales se sont enrichis sur le dos des citoyens et des communes. Certains, au lieu d'être sanctionnés, ont accédé à un poste de responsabilité beaucoup plus important. Les suspensions, les enquêtes diligentées par la wilaya ou par les brigades économiques concernant des présidents d'APC ou des membres montrent à quel point ce corps est gangrené. Le fait que la mise à nu se fasse actuellement est dû essentiellement au concours du citoyen qui fait montre d'une grande maturité politique et qui connaît ses droits vis-à-vis de ces institutions décentralisées Certains maires profitent de ce vide juridique, se considérant comme intouchables avant que ne commencent les poursuites et les protestations. Toutes les manigances, les passe-droits ont été facilités par un code communal dépassé et imprécis sur la responsabilité, les missions et les compétences de chaque élément du groupe. A titre d'exemple, le secrétaire général de la commune, qu'aucun statut ne protège, reste à la merci du maire. La compétence du commis de l'Etat nommé est ainsi diluée par l'omniprésence de l'élu et la neutralité de l'administration se trouve ainsi battue en brèche par la coloration partisane du maire. Et c'est ainsi que l'autorité de l'Etat s'effiloche par l'inexistence de règles de conduites saines et transparentes. Aussi est-il urgent aujourd'hui de procéder à l'élaboration d'une législation régissant nos communes et à la réhabilitation de nos services publics locaux.