Ce congrès s'est voulu une halte pour souder les rangs du parti. Le Front des forces socialistes (FFS) a tenu, ce week-end, son congrès national à la Mutuelle des matériaux de construction de Zéralda, à Alger. Pas moins de 1300 personnes, entre congressistes et invités, venues des 46 wilayas du pays, ont pris part à cette rencontre qui se veut réunificatrice du plus vieux parti de l'opposition. Le congrès qui devait s'ouvrir, ce jeudi, à 10h30, n'a commencé, en fin de compte, que deux heures plus tard. Plusieurs personnalités nationales ont assisté à ce IVe congrès du FFS. On cite, entre autres, M.Mouloud Hamrouche, ancien chef de gouvernement sous Chadli, M.Abdelhamid Mehri, ancien secrétaire général du FLN, et des personnalités emblématiques de la guerre de Libération, M.Youcef Khatib, Chérif Belkacem, Abdelkader Khemri... Des personnalités étrangères ont également été invitées à cette rencontre, que d'aucuns qualifient de décisive dans la vie du Front des forces socialistes, à l'instar du représentant du Parti socialiste européen, la chargée d'affaires à l'ambassade des Etats-Unis à Alger... En outre, d'autres personnalités politiques étrangères invitées à ce congrès n'ont pas pu assister. Le fondateur du FFS, Hocine Aït Ahmed, a indiqué dans son discours d'ouverture, que les autorités algériennes ont refusé de leur octroyer des visas d'entrée en Algérie. Le vieux leader n'a d'ailleurs pas manqué de condamner ce fait. Par ailleurs, lors de son intervention, à l'ouverture du congrès du parti, M.Aït Ahmed, a souligné que le FFS reste toujours fidèle à ses principes fondateurs. La tenue du IVe congrès du FFS, était une occasion pour Hocine Aït Ahmed de rappeler son principe de règlement des crises qui secouent le pays. Pour le premier responsable du plus vieux parti de l'opposition, le recours à la violence n'a jamais été une solution idoine. «Le FFS, dans ce domaine, n'a pas hésité à alerter les uns et les autres sur les dangers d'un recours à la violence armée en 1991. Il (le FFS, Ndlr), réitérera son appel à une sortie de crise pacifique et ordonnée par un mémorandum remis au président et aux généraux décideurs» a indiqué M.Aït Ahmed. Celui-ci a rappelé que le «contrat de Rome, se voulait et se veut toujours, une tentative d'arrêter l'effusion de sang, d'amorcer une approche pacifique des conflits et une médiation politique dans les crises». Pour cette personnalité emblématique de la Révolution algérienne, la meilleure solution pour régler les moult crises dont souffre le pays est de réunir tous les acteurs politiques autour de la même table de dialogue. Il se dit même, à cet effet, prêt à «collaborer». «Je suis disponible et prêt à vous servir» lâche-t-il. Cette position est d'ailleurs partagée par Abdelhamid Mehri. Mais celui-ci va encore plus loin. Pour lui, le pays ne sortira de sa crise qu'avec «le changement radical du système». Pour cette figure de proue de l'histoire d'Algérie, «il a été démontré, dans tous les pays du monde, que le recours à la grosse artillerie n'a jamais réglé les problèmes». «Il faut bannir le recours à la violence» a-t-il insisté. Revenant sur la révision de la Constitution qui revient ces derniers temps comme un leitmotiv, M.Mehri se dit contre. «Cela n'avance, ni n'attarde les choses» tranche l'orateur pour qui «la révision de la Constitution ne réglera jamais les problèmes des Algériens». Que propose, dans ce cas là, M.Mehri? «Il faut mettre fin à toute exclusion. Pour ce faire, il faut une réelle volonté politique de la part du système en place». L'ancien chef de gouvernement sous Chadli, Mouloud Hamrouche, lui, opte carrément pour «le changement d'hommes». Pour lui, «le système actuel n'a aucune couleur, idéologique soit-elle ou politique, ni identité». Aujourd'hui, «le système en place a prouvé son échec dans la gouvernance du pays». Par ailleurs, si l'intervention de ces trois personnalités confirme une chose, c'est bien «l'initiative politique», qui a fait couler tant d'encre, qui se prépare. Interrogé à propos de cette éventualité, le porte-parole du congrès du FFS, Karim Tabbou, a préféré renvoyer la balle dans le camps des personnalités sus-citées.