Comment peut-on réaliser l'ambitieux projet relatif à la création d'une ville nouvelle alors qu'on n'arrive pas à régler un problème d'assainissement? La localité de Amroussa abritant 5000 habitants, et située au niveau de la commune de Bouinane à une quinzaine de kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Blida, demeure toujours, et dans sa quasi-totalité, dépourvue d'un réseau d'assainissement. Ce qui oblige ses habitants à recourir aux méthodes anciennes, notamment les fosses septiques. Le recours à cet usage n'est pas sans risquer de provoquer des maladies. Dans ce sens, et dans le but d'attirer l'attention des pouvoirs publics, la population a adressé, à plusieurs reprises, un courrier aux autorités locales afin de prendre en charge le problème de la voirie. Des demandes datant des années 1980 n'ont toujours pas eu d'écho. Dans une lettre de rappel adressée au wali de Blida et signée, notamment par plusieurs familles vivant à Amroussa, celles-ci dénoncent: «Nous n'avons pas bénéficié du programme de raccordement de 1988 puisque les travaux ont été arrêtés à notre niveau. Depuis, nous n'avons cessé d'attirer l'attention des autorités locales, à leur tête l'APC, la daïra et la wilaya, surtout que c'est notre santé qui est en jeu, mais en vain». D'après une correspondance émanant de l'APC de Bouinane et adressée aux protestataires le 18 juillet 1988, il a été mentionné que l'arrêt des travaux est le fait des services de l'hydraulique de l'époque. Ce qui avait même créé, selon la correspondance, un différend entre l'APC et les services de l'hydraulique. Depuis, les lettres n'ont pas cessé de «pleuvoir» sur les bureaux des différents responsables alors que le problème est toujours d'actualité sauf que les versions ont pris une autre tournure à travers le temps. En 2005, on a évoqué la non-inscription du projet en question au niveau des services de la wilaya. Deux ans après, le problème prend l'allure d'une affaire d'opposition. En effet, d'après M.Kissat, chef de la daïra de Bouinane, les habitants de la commune avaient refusé que les conduites traversent leurs propriétés, et ce, après moult négociations qui les ont regroupés avec les pouvoirs publics, toutes vouées à l'échec. «Comme l'installation des conduites relatives à l'assainissement demeure une nécessité absolue pour le confort des citoyens en évitant le pire, le wali de Blida a pris l'affaire en main, quitte à utiliser la force dans la mesure où l'utilité publique passe toujours en priorité», nous dira-t-il. Des propos soutenus samedi par l'actuel président de l'APC de Bouinane, qui précise que ce sont les «procédures légales» qui sont derrière le retard relatif au recours à la force, lancé déjà depuis plusieurs mois. Ainsi, le problème du réseau d'assainissement de la petite localité de Amroussa dure depuis 20 ans et risque de perdurer au détriment du confort et de la santé des citoyens de cette localité. Et dire qu'une «simple» histoire de «mini» réseau d'assainissement n'a pu être réglé, depuis 20 ans à Bouinane, au moment où cette dernière est appelée à accueillir une importante ville nouvelle de 150.000 habitants.