L'on recourt de plus en plus aux eaux souterraines de la nappe phréatique de la Mitidja. C'est en tout cas le constat in situ, qui s'est dégagé, récemment, lors de la visite d'inspection du premier responsable de la wilaya de Blida, accompagné de quelques responsables de l'exécutif. L'évaluation de l'état d'avancement des travaux et l'inauguration de projets réceptionnés a concerné essentiellement le secteur de l'hydraulique. S'agissant de l'hydraulique urbain, avec ses deux volets, l'AEP et l'assainissement, plusieurs champs de captage, stations de pompage et réservoirs d'eaux ont été passés en revue. Une fois mené à terme, le projet de captage des eaux de Magtaâ Lazreg, permettra d'alimenter quelque 150 000 habitants de la ville nouvelle de Bouinan. Toutefois, le taux physique de progression des travaux est à peine de 15%.Les 5100 habitants de Hssaïnia (Bouinan), seront alimentés en renforcement par deux forages qui totalisent un débit d'exploitation de 29 litres/s. La réalisation d'un réseau de collecte des eaux de forage du champ de captage de Boufarik et Bouinan est en cours, alors qu'il est prévu l'extension de celui existant aux villages isolés, Chebli et Bounaâs. Au niveau de la localité de Amroussa, où il est prévu la réalisation de trois forages, nous a-t-on appris, le niveau statique des eaux de la nappe est à environ 85 mètres. A peine à une dizaine de kilomètres, du côté de Larbaâ, un autre responsable nous avait, quant à lui, précisé que le niveau piézométrique des eaux est à 55 mètres de profondeur, alors que durant les années 1980 il n'était qu'à 13 m. Les centres ruraux de Larbaâ bénéficieront désormais des services du château d'eau Mokhfi Mobarek. D'une capacité de 500 m3, en service, cet ouvrage est destiné à satisfaire les besoins d'une population de 3200 habitants en AEP à l'horizon, 2025 à 2030. Un méga réservoir d'eau de 1000 m3 qui touchera 30 000 habitants est en cours de réalisation (le taux d'avancement physique étant de 35%) dans la localité de Beni Mered. Le renforcement de l'AEP à Mouzaïa ne déroge pas à la règle. Quelque 3520 mètres linéaires de conduites pour collecter les eaux des nouveaux forages seront réalisés dans la région. Par ailleurs, sur les 12 stations de pompage à travers la wilaya de Blida, neuf ont déjà été rénovées. Les conduites de refoulement seront toutes réalisées en PEHD (plastique résistant aux grandes pressions et à la corrosion). La mobilisation de grandes quantités d'eau n'est pas pour autant synonyme de satisfaction des besoins, puisque, selon les propos du wali, plus de 40% des eaux utiles se perdent en raison de la vétusté des réseaux d'AEP. Le wali n'a pas manqué aussi de revenir sur la gestion désastreuse de l'eau par les APC, notamment la commune de Meftah dont une partie des usagers, semble-t-il, n'honore pas la facture de l'eau. Ainsi, la gestion de cette ressource, dira-t-il, sera dévolue progressivement à l'Algérienne des eaux. L'AEP en amont, l'assainissement en aval devront suivre la même cadence puisque le taux de rejet des eaux usées suit la consommation. Leur évacuation de la région de Meftah sera renforcée par un collecteur dimensionné pour servir jusqu'à l'horizon 2030. Les centres urbains de Larbaâ seront raccordés à un collecteur principal d'assainissement permettant de véhiculer un débit de pointe de 90 litres/s. Les eaux usées déversées seront, selon un responsable local, traitées au niveau de la station d'épuration qui sera construite aux abords de Oued Djemaâ. L'irrigation, trop consommatrice d'eau, sera, quant à elle, renforcée par la retenue de Oued Hammouda (Bougara). La rétention de quelque 825 000 m3 d'eau permettra l'irrigation de 145 ha de surface agricole utile.