1 728, 258 kg de résine de cannabis ont été saisis durant l'année 2001. Le Maroc est le principal pour du gigantesque trafic. Sur projection de quantités fictives relatives au trafic de stupéfiants, 70% sont destinés à l'exportation vers les pays européens et 30% à la consommation locale. Il sied de dire, au risque de se répéter, que le Maroc est le principal pour du gigantesque trafic de stupéfiants et que l'Algérie sert de transit pour les exportateurs de tout acabit. Selon les statistiques de la police judiciaire, quelque 1.728, 258 kg de résine de cannabis ont été saisis durant l'année 2001. L'aspect financier de ce trafic interconnecté à d'autres trafics, tout aussi juteux les uns que les autres, est colossal et prouve par là même l'existence «de richissimes, mais occultes personnes très influentes de par la puissance que leur procurent les postes qu'elles occupent ou l'argent qu'elles possèdent». Prenons en exemple la quantité saisie durant l'année écoulée et qui ne représente qu'une infime partie des quantités ayant transité par l'Algérie, celle-ci à raison de 5 millions de centimes le kg représente environ 8,65 milliards de centimes. La marge bénéficiaire, quant à elle, est quintuplée, voire sextuplée par rapport au prix d'achat. Les interconnexions entre les différents réseaux (prostitution, armes, contrebande allant des faux billets, cigarettes, cheptels bovins et ovins et autres) constituent des entrelacements chapeautés par des personnes «intouchables pour la dextérité et le doigté avec lesquels elles dirigent, par personnes interposées, leur business». Chercher à connaître l'identité, officiellement parlant, est tout à fait illusoire, tant ces personnes ne sont évoquées dans aucun des rapports de police ou tout autre corps sécuritaire. Usant de leur pouvoir «informel», ces personnages n'ont aucune difficulté à «blanchir l'argent mal acquis en profitant des carences en matière de contrôle fiscal et financier». Le pire est que les sommes colossales, s'élevant à des centaines de milliards investis dans le trafic tous azimuts, proviennent «de détournements savamment préparés avec des complicités dont on ne saurait mesurer l'échelle». Composés en véritables cartels organisés, les différents entrelacs et particulièrement celui de la drogue bien plus lucratif, mettent en échec la plupart des souricières grâce à des informateurs évoluant généralement dans «les hautes sphères ou dans celle des corps de sécurité». Le comble est que pendant que ces personnalités accumulent des fortunes faramineuses sans être inquiétées outre mesure, les consommateurs qui, en fait, sont des victimes du système qui les a poussés «à l'évasion euphorique», payent les «pots cassés». La culture du cannabis (extrait du chanvre indien) pratiquée par certains citoyens du Sud «à des fins de consommation personnelle», apprend-on de sources sûres, occupe des surfaces insignifiantes. A ce titre et suivant les statistiques de la PJ, trois ou quatre affaires ont été traitées par les forces de sécurité. Le trafic de psychotropes et barbituriques, largement consommés par la jeunesse, est en nette régression par rapport à l'année précédente. En effet, si en l'an 2000 quelque 100.555 comprimés ont été saisis, l'année 2001 a enregistré une saisie de 69.277 comprimés. La cocaïne et l'héroïne sont méprisées par les trafiquants pour la faible demande dont elles font l'objet vu leur prix excessif (entre 4.000 et 8.000 DA la dose). Les 228 g de cocaïne et les 5,93g d'héroïne saisies en 2001 sont imputables aux «clandestins africains dont les points de vente sont Chéraga et le square Port-Saïd». En définitive, les statistiques 2001 de la police judiciaire font état de 2.228 affaires de drogue traitées, 1.448 affaires de détention et usage, 776 pour trafic et commercialisation et enfin 4 pour culture de drogue. Concernant les poursuites judiciaires, 2.975 personnes ont été placées sous mandat de dépôt, 376 autres mises en liberté provisoire et 198 citations directes (flagrant délit). Pour finir, la seule manière d'endiguer le fléau de la drogue et des autres trafics préjudiciables à l'économie et à la société serait une prise en charge réelle de ce phénomène par les autorités et, dans ce sens, ces derniers devraient «s'attaquer aux commanditaires situés dans les hautes sphères de la société».