Le marché de la drogue représente actuellement un chiffre d'affaires de l'ordre de 150 milliards de dollars US. La drogue n'a jamais été une marchandise qui s'écoule sans une grande complicité d'hommes d'affaires impliqués dans le blanchiment d'argent et le trafic de stupéfiants et de substances psychotropes. Bien située, l'Algérie est un pays limitrophe à l'Europe et à l'Afrique. L'apparition brutale de trafic international de cocaïne et d'opium brut est essentiellement due aux agissements des ressortissants qui préfèrent et revendiquent la libre circulation terrestre et maritime. En 2002, ce sont 6 tonnes de drogues qui ont été saisies. En trois ans, l'Algérie a enregistré une saisie de près de 20 tonnes de drogues aux frontières. Selon des chiffres officiels, les enquêtes menées par les services de sécurité de lutte contre la drogue font ressortir que 73,50% de la quantité globale étaient destinés au trafic en dehors de nos frontières, tandis que le reste, soit 26,50%, était destiné à la consommation locale et écoulé par le biais des dealers qui représentent des relais importants pour la mafia de la drogue. Le nombre d'affaires traitées et relatives au trafic des stupéfiants et de substances psychotropes de janvier à septembre 2003 est de l'ordre de 2 400 affaires, soit 1 360 dossiers liés à la détention et 1 240 autres liés au trafic et au commerce direct. Aussi, il faut souligner que près de 1 070 kg de cannabis ont été saisis durant la même période, sans compter les quantités inestimables en grammes d'héroïne et de cocaïne. Plus grave, les investigations montrent que pas moins de 180 000 comprimés (substances psychotropes) ont été saisis. La traque opérée par les services de sécurité et des douanes algériennes a donné lieu à l'arrestation de 3 454 personnes, dont 3 409 Algériens, 20 Maghrébins et 25 autres personnes de différentes nationalités. La carte du trafic de drogue montre que la région ouest du pays est la plus touchée, avec une moyenne de 1 400 kg de cannabis saisis chaque année, alors qu'au centre du pays, les quantités saisies et destinées au trafic international s'élèvent à 39,5 kg. Il est vrai que par rapport aux saisies opérées au Maroc (144 tonnes), 470 tonnes en Espagne, 48 tonnes en France, 30 tonnes au Portugal et 20 autres tonnes en Italie, les saisies opérées en Algérie sont insignifiantes. Il demeure, toutefois, à déterminer les rapports de complicité entre notre pays et les pays voisins, comme aux frontières algéro-libyennes (58,50 kg de drogues saisies), et à identifier qui est derrière le réseau Algérie. Car, toutes les filières de trafic de drogue sont basées aux frontières algéro-marocaines et sont de connivence avec les réseaux de l'est et du sud du pays. Sachant que notre pays n'est producteur que de drogues artisanales et en petites quantités, ces mêmes réseaux, traqués, se redéploient en privilégiant d'autres postes frontaliers proches de l'Europe. Aussi, ces filières ont eu recours au trafic en haute mer et dans les eaux territoriales de la région ouest du pays. Souvent, ce sont des sommes d'argent faramineuses qui sont blanchies par les bonnets de la drogue, alors que c'est aux jeunes dealers de s'expliquer avec les services de sécurité sur la détention et la consommation de drogues et de substancees psychotropes. F. B. REPÈRES - De 1992 à 2002, 43 207 tonnes de résine de cannabis ont été saisies par les services de sécurité, soit 21 537 par la DGSN et 21 670 par la Gendarmerie nationale. - En 2000, pas moins de 920 730 tonnes de cannabis ont été saisies en Europe. - De 1994 à 2201, plus de 59 800 personnes impliquées dans le trafic de drogue ont été traduites devant la justice. - De 2000 à 2003, ce sont 20 tonnes de drogues qui ont été saisies par les services de sécurité. - 150 personnes étrangères sont arrêtées annuellement en Algérie pour trafic de drogue. F. B.