L'été est fini. La rentrée sociale est là avec tous les sacrifices à consentir pour l'occasion. Plus que les autres années, la présente rentrée sociale restera des plus dures, car coïncidant avec le Ramadhan. A quelques jours de ces deux événements, les appréhensions sont plus que présentes chez les ménages. Les spéculations induites par les récentes hausses des prix des produits alimentaires y sont pour beaucoup dans cet état de fait qui continue à susciter les appréhensions les plus folles chez les consommateurs. Cette inquiétude est plus particulièrement perceptible chez les pères de famille qui, pour certains, commencent déjà à stocker d'importantes quantités de lait en poudre, de semoule, d'huile, de sucre, de pomme de terre... de crainte de voir les étals totalement vides. Ces réflexes, à la limite du ridicule, sont à noter chez ceux qui ont encore les moyens de le faire.Pour le reste, c'est-à-dire la majorité, cela relève de l'utopie, le maigre salaire de beaucoup de travailleurs ne pouvant le permettre. Mais il se trouve toujours des gens qui vont, faim oblige, jusqu'à s'endetter. Ce qui, cela va de soi, fait l'affaire des spéculateurs et des commerçants malhonnêtes. «Il est de ´´tradition´´ que les prix augmentent durant le Ramadhan», répète-t-on à satiété comme pour amener tout le monde à l'évidence. Cette année se singularise par une flambée des prix de plusieurs produits qui s'affichent au gré des humeurs bien avant le mois sacré. Dans tout ce brouhaha, qui n'apporte en fait aucune solution aux ménages, les doigts accusateurs sont pointés vers l'Etat. Devant l'absence des mécanismes de contrôle, qui relèvent directement des services étatiques en tant que régulateurs, la spéculation a encore de beaux jours devant elle pour faire «chanter» les consommateurs trop naïfs. Si, pour certains, il n'est pas question de céder au présent affolement en optant pour la sagesse, il reste que la majorité des ménages panique à l'idée de se voir privée de lait et de sucre, dont la pénurie est périodiquement véhiculée par la vox populi. Certaines personnes trouvent d'ailleurs là l'occasion de s'amuser en évoquant le sujet de la pénurie aux abords des commerces et dans les marchés. En tout état de cause, l'on appréhende sérieusement ce début de mois de Ramadhan qui s'annonce angoissant pour la plupart des pères de famille qui, rappelons-le, doivent faire face également aux dépenses faramineuses de la rentrée scolaire. Eh oui, les enfants aussi attendent. Et il n'est pas question de les décevoir ceux-là, car ils ne comprendront aucune privation. Autant il est facile d'expliquer à un adulte toute son incapacité à satisfaire les besoins, autant il est impossible, de le faire devant un enfant. En ces temps modernes, les besoins sont fort nombreux et les moyens manquent le plus. La semaine est celle de toutes les angoisses, devons-nous conclure, et l'on ne manquera pas de voir des ménages recourir à l'endettement, car il faut bien habiller les enfants et surtout satisfaire les «gourmandises» du Ramadhan. Et lorsqu'on sait que l'augmentation des salaires n'est pas pour demain, il faudra une sacrée dose de courage aux parents pour faire face à la situation assez critique, pour ne pas dire pénible.