La ville s'est transformée, hier, à partir de 10 h en champ de bataille. Des centaines d'émeutiers ont incendié plusieurs édifices publics, dont les sièges de l'APC, de la daïra et du centre payeur. Cette flambée de violence a fait suite à l'affichage par l'APC de listes d'attribution de logements sociaux. Il est reproché à la Commission communale d'attribution, d'avoir pratiqué la politique des deux poids, deux mesures. Des citoyens se sont d'abord rassemblés devant le siège de l'APC de Saïda vers 9h et des discussions nourries ont été engagées avec les responsable de l'APC. Les «pourparlers» autour de la liste des bénéficiaires n'ont pas abouti. Un échec qui a pesé lourd sur la suite des événements. En effet, le siège de l'APC a subi une attaque en règle par jets de pierres. Les émeutiers s'en sont ensuite pris au service de l'emploi de jeunes qu'ils ont complètement incendié. Les autres services de la mairie ont connu le même sort, puisqu'ils ont été complètement endommagés. Trois véhicules de l'APC ont aussi été détruits. Les manifestants ont failli lyncher le président de l'APC de Saïda. Fort heureusement, les services de l'ordre ont réussi à éviter le drame. La grogne des émeutiers s'est «dirigée» vers le siège de la daïra où les services des cartes d'identité et des passeports ont été incendiés. Le centre payeur des impôts n'a également pas échappé aux actes de vandalisme. La «tour» à proximité du centre a vu ses vitres voler en éclats. La foule en colère ne s'est pas apaisée pour autant. Le siège de l'Unja a été la cible d'un pillage. L'intervention des services de sécurité a réussi à mettre un peu d'ordre. Cependant, les émeutes se sont poursuivies dans un face-à-face forces de l'ordre-émeutiers. Le premier bilan de ces violences fait état de 13 blessés dont 5 parmi les éléments du maintien de l'ordre. La foule en colère accuse certains élus de corruption. A ce propos, une femme a déclaré avoir versé 8 millions de centimes à un élu pour s'assurer un logement. On avance aussi que des célibataires et des personnes nanties figurent sur la liste des bénéficiaires. Après ces violences, la justice va-t-elle prendre des mesures à l'encontre des personnes qui sont derrière cet embrasement?