La sagesse légendaire des habitants de Sidi Khouiled, daïra située à 22 km de Ouargla, a été rompue dans la nuit de samedi à dimanche avec l'organisation d'une protestation musclée par les jeunes de la localité, qui s'en sont pris aux édifices publics. Bilan d'une nuit de violences : saccage et pillage du siège de la mairie où plusieurs bureaux ont été incendiés, incendie de cinq véhicules dans le parking de la daïra, arrestation d'une quinzaine de présumés incendiaires. Le prétexte de cette vague nocturne de violence serait l'affichage de la liste des bénéficiaires de logements sociaux. Un listing fortement décrié par les jeunes, qui y ont vu plus de noms étrangers à la ville. Cette attribution, attendue depuis plusieurs mois, n'a pas été du goût des habitants de Sidi Khouiled, qui se disent « prioritaires en matière de logement dans cette zone rurale » et « choqués de se voir exclus des listes ». D'où cette manifestation de colère qui ne s'est pas déclenchée dans la journée mais à la tombée de la nuit. Les jeunes se sont attaqués aux plus importants édifices publics de la localité : la daïra et la mairie. La première a reçu des cocktails Molotov qui ont mis le feu dans le grand parking où cinq voitures ont brûlé, tandis que la bâtisse a été épargnée grâce à son éloignement de l'entrée principale et son grand mur d'enceinte. En revanche, le siège de la mairie, inauguré il y a quelques mois, a fait l'objet d'atteintes ciblées. Cette bâtisse moderne, qui donne directement sur la rue, sans clôture de protection, était jusqu'à hier source de fierté car il s'agit d'une innovation architecturale dans le chaos urbanistique de Ouargla. Ce qui n'a pas empêché les jeunes de casser les portes et les fenêtres, de s'introduire dans les bureaux, de saccager les lieux en préservant les ordinateurs qui ont été transportés en dehors des murs avant de mettre le feu à la bâtisse. Les bureaux des services agricoles et de la réglementation ont été complètement consumés.