Le secrétaire d'Etat espagnol aux Affaires étrangères estime que la résiliation du contrat Gassi Touil n'obéissait à aucune «considération politique». Le groupe Sonatrach est déterminé à maintenir sa position sur le marché international de l'énergie. Les décisions prises ces derniers jours à l'égard de certains partenaires étrangers, témoignent de la volonté du groupe algérien de gérer ses projets en toute transparence afin de garantir leur aboutissement. Les délais de réalisation sont aussi importants pour Sonatrach. Le cas du projet Gassi Touil, confié auparavant à deux groupes espagnols, Repsol et Gas Natural, en est une preuve. En raison des nombreux retards accusés dans le lancement du projet «Gassi Touil», Sonatrach avait décidé début septembre d'annuler le contrat. La décision de Sonatrach a fait réagir les responsables espagnols qui tentent de calmer le jeu et de remettre le contentieux entre la société nationale d'hydrocarbure et les entreprises espagnoles dans son contexte bilatéral et commercial. A cet effet, le secrétaire d'Etat espagnol aux Affaires étrangères, Bernardino León a affirmé jeudi que la décision de Sonatrach de résilier le contrat la liant à Repsol YPF et Gas Natural sur le projet intégré de Gassi Touil «n'obéissait à aucune considération politique». «On ne joue pas avec la question de l'énergie», a-t-il estimé. Selon lui, la négociation entre les trois entreprises n'aurait pas pris tout ce temps sans cette volonté des deux pays à maintenir à tout prix ce contrat. «C'est là, la seule considération politique que l'on peut faire», a-t-il souligné à la radio espagnole Onda Cero. Pour sa part, le ministre espagnol de l'Industrie Joan Clos a affirmé mercredi devant le Sénat que son gouvernement «ne va pas risquer» l'ensemble de ses relations avec l'Algérie à cause de la résiliation de ce projet, et qu'il s'agit d'un «problème entre entreprises», rappelle t-on. En effet, l'Espagne a tout à perdre alors que les sociétés espagnoles mises en cause semblaient peu enclines à jouer le jeu d'une coopération transparente et bénéfique pour les partenaires. Toutefois, cette situation, à tout le moins imprévue, n'a pas pour autant dissuadé Sonatrach à poursuivre son plan de développement des puits de pétrole comme en atteste son intention de confier le projet «Gassi Touil» à Gaz de France. En plus, la place qu'occupe le groupe Sonatrach dans le marché mondial ne lui permet pas de faire des erreurs dans ces domaines de gestion. Le géant algérien des hydrocarbures Sonatrach, maintient sa position de 12e groupe pétrolier au monde selon le classement de Petroleum Intelligence Weekly. Aussi, l'Algérie a mis en exergue de nouvelles conditions de partenariat avec les compagnies internationales. Sonatrach mettra l'accent sur l'accès aux réserves d'autres compagnies, le transfert de technologie et un meilleur accès à certains marchés. Et ce sont ces exigences qui n'ont pas été agréées par certains des partenaires de Sonatrach, dont justement les deux espagnols Repsol et Gas Natural. Le ministre de l'Energie et des Mines, M.Khelil, avait précisé à cet égard: «Si l'Algérie cherchait il y a 20 ans des investissements pour développer ses réserves de gaz, aujourd'hui Sonatrach est une société qui a des activités dans le monde entier, qui est leader dans le secteur du Gaz naturel liquéfie (GNL) et qui dispose de ressources financières». Si des compagnies ont accès aux réserves de Sonatrach, celle-ci doit pouvoir également avoir accès à leurs réserves dans d'autres pays. Du coup, les nouveaux contrats incluront - il ne fait pas de doute - un transfert de technologie et un meilleur accès à certains marchés. Il est question également pour notre pays de renforcer sa présence sur le marché des Etats-Unis, un marché qualifié de très important et qui sera le plus grand consommateur de GNL dans les prochaines années.