Selon le ministre de l'Energie et des Mines, les litiges avec l'Espagne n'ont aucun relent politique et n'auront aucun effet sur les relations des deux pays. Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a écarté la thèse politique concernant la résiliation du projet Gassi Touil levant ainsi toute ambiguïté dans cette affaire éminemment commerciale. «C'est une affaire purement commerciale», a affirmé le ministre de l'Energie qui s'exprimait hier, sur les ondes de la Chaîne III. Cette déclaration intervient quarante-huit heures après l'explication du secrétaire d'Etat espagnol aux Affaires étrangères, Bernardino León. Ce dernier avait précisé, jeudi dernier, que la décision de Sonatrach de résilier le contrat la liant à Repsol-YPF et Gas Natural sur le projet intégré de Gassi Touil n'obéissait à aucune «considération politique». Le ministre Chakib Khelil le réitère. Pour lui, c'est un problème d'engagement sans plus. Pour fermer la porte à toute polémique, il précisa: «Le problème du projet Gassi Touil n'a aucun rapport avec le projet Medgaz». M.Khelil a expliqué que la Sonatrach a pris la décision de résilier le contrat après avoir constaté que l'entreprise espagnole ne pourra l'achever dans les délais prévus fixés pour novembre 2009. Le projet de Gassi Touil de production du GNL est destiné à alimenter le marché américain. L'Algérie est donc censée honorer ses engagements d'ici à 2009. Le ministre de l'Energie a fait un récapitulatif des différends qui existent entre l'Algérie et l'Espagne. Il a rappelé de ce fait que le problème du projet Medgaz a été réglé. Les autorités espagnoles, souligne-t-il, sont revenues sur la loi qui était à l'origine du conflit. Cette loi, faut-il le souligner, imposait à Sonatrach de commercialiser des quantités limitées de gaz sur le marché espagnol. Il reste maintenant la question du prix du gaz. Les prix du gaz naturel, explique le ministre, sont liés et indexés au prix du pétrole, ce que refuse d'accepter l'Espagne. Devant cet état de fait, l'Algérie a eu recours à l'arbitrage international. «Les négociations sont toujours en cours», indique le ministre qui espère que la décision sera tranchée dans les prochaines semaines. Après ce résumé, le ministre a, de nouveau, réaffirmé que ces problèmes n'ont aucun lien avec le projet Gassi Touil qui occupe le devant de l'actualité. Même s'il y eu des malentendus sur certains projets, il n'en demeure pas moins que les rapports entre les deux pays vont très bien. Preuve en est, poursuit-il, les entreprises espagnoles continuent à travailler en Algérie. D'ailleurs, Bernardino Leon a reconnu que la réalisation du projet a connu des retards ayant conduit à une longue négociation. Ces négociations pourraient, selon lui, se prolonger encore «une année et demie». Il a toutefois assuré que Repsol dispose encore de «beaucoup d'investissements» en Algérie qui «évoluent favorablement». Le ministre espagnol de l'Industrie, Joan Clos, a affirmé mercredi dernier, devant le Sénat que son gouvernement «ne va pas risquer» l'ensemble de ses relations avec l'Algérie à cause de la résiliation de ce projet, et qu'il s'agit d'un «problème entre entreprises». L'Espagne assure, d'ores et déjà, en cas d'éventuel échec du projet, qu'il n'aura aucun impact sur les relations entre les deux pays. Sur un autre plan, interrogé sur les prévisions des revenus pétroliers attendues pour fin 2007, Chakib Khelil s'attend aux mêmes résultats que ceux de 2006. «Nous comptons réaliser 54 milliards de dollars de recettes avec 1 milliard de dollars de taxes sur les profits exceptionnels», a estimé le ministre.