Le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, a critiqué les nombreuses déclarations dans la presse, des responsables des entreprises espagnoles Repsol et Gas Natural sur le projet gazier Gassi Touil, notamment celles liées à la politisation supposée du dossier. Selon le quotidien en ligne "toutsurlalgerie" qui cite l'agence espagnole d'information EFE, M. Khelil a estimé que Repsol et Gas Natural auraient dû garder le silence et négocier une solution avec Sonatrach, affirmant que ces déclarations ont empêché l'aboutissement d'une solution négociée. Le ministre a réaffirmé encore une fois que la décision prise par Sonatrach de résilier le contrat est "une décision commerciale et non politique comme l'ont dit les deux groupes espagnols". "C'était la première fois que nous faisons une telle chose (ndlr : annuler un contrat)", a indiqué le ministre. La décision de résilier le contrat s'explique, selon lui, par le fait que les deux groupes espagnols n'ont pas "été à la hauteur" dans la gestion du projet Gassi Touil. Plus explicite, le ministre a indiqué que "tout a commencé en 2004 et les compagnies avaient 5 ans pour développer le champ gazier et livrer du GNL. Sonatrach, sur la base de ce calendrier, a signé des contrats avec d'autres compagnies pour vendre sa part du gaz liquéfié qui sera issu de ce champ. Mais un an et demi après la signature du contrat, Repsol et Gas Natural ont contacté Sonatrach pour expliquer que non seulement ils allaient augmenter leurs prix mais que le projet allait connaître un retard de trois ans". Sans entrer dans les détails, M. Khelil a ajouté que les négociations engagées, durant une année, n'ont abouti à aucun résultat. Ce qui a forcément poussé Sonatrach à résilier le contrat en date du 4 juillet 2007. D'autre part, le groupe algérien avait accordé aux deux entreprises un délai de trois mois pour trouver une solution avant d'entamer ses démarches auprès des instances internationales d'arbitrage. Une période que Repsol et Gas Natural n'ont pas mis à profit pour trouver avec Sonatrach une solution à l'amiable. Au contraire, les deux entreprises se sont lancées dans une campagne médiatique à travers laquelle elles espéraient influer sur la procédure d'arbitrage international qui, pour rappel, est en cours à Genève. L'attitude des entreprises espagnoles qui se sentent en droit de réclamer 300 millions d'euros de dommages et intérêts à Sonatrach contraste mal avec la volonté des autorités espagnoles qui souhaitent aider à trouver une solution à l'amiable au contentieux. Le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, avait récemment déclaré, dans un entretien au Quotidien d'Oran : "Nous sommes convaincus que le futur de l'Algérie et de l'Espagne passe par un partenariat stratégique en matière d'énergie encore plus ambitieux", en rejetant le qualificatif de "crise" concernant les relations entre les deux pays. Il faut préciser enfin que c'est Sonatrach qui est allée à l'arbitrage international et c'est elle qui a demandé une compensation. Sonatrach a, par ailleurs, décidé de reprendre seule le projet. En d'autres termes, elle récupère les réserves de gaz des gisements de Gassi Touil et de Rhourde Nouss estimées entre 300 à 500 milliards de mètres cubes. L'arbitrage international, qui prendra un à deux ans, devra trancher sur le conflit puisque Repsol et Gas Natural semblent peu disposées à aller vers une solution à l'amiable.