Ces deux athlètes seront nos plus sûrs espoirs pour les JO si on ne leur met pas les bâtons dans les roues. La participation algérienne aux récents Mondiaux d'athlétisme d'Osaka a été marquée d'un zéro pointé en matière de podiums. Aucune médaille n'a été obtenue par nos représentants qui étaient au nombre de dix au pays du Soleil Levant. Un résultat attendu dans la mesure où les athlètes algériens ne s'étaient pas tellement mis en évidence ces derniers temps. Les seuls à avoir fait parler d'eux, Tarek Boukensa et Souad Aït Salem, n'ont rien pu faire devant plus fort qu'eux. Mais si le premier nommé a, tout de même, atteint la finale du 1500m pour terminer à la 5e place, Souad Aït Salem a raté sa sortie au marathon où elle a obtenu la 16e place. Ce qui n'a pas empêché le président de la Fédération algérienne d'athlétisme (entendu à la télévision) de transformer cette 16e place en place de finaliste dans une autre épreuve de fond et «être en finale dans un Mondial, ce n'est pas rien». On aurait voulu que les mêmes propos aient été tenus en 2004 lorsque Kamel Boulahfane et Samir Moussaoui avaient atteint la finale olympique respectivement du 1500m et du 5000m. Non, à l'époque, c'était «un ratage en règle» de l'athlétisme algérien, y compris les performances de Boulahfane et de Moussaoui, mais, il est vrai, le président de la FAA était une autre personne. On aurait, également, voulu que l'accent soit mis sur les réelles performances de Tarek Boukensa et de Antar Zerguelaïne, les deux seuls athlètes à avoir atteint une finale lors des Mondiaux d'Osaka, celle du 1500m où ils ont pris respectivement, les 5e et 6e places. Deux athlètes qui se sont mis en évidence lors du 1500m du meeting de Zurich, le premier finissant deuxième alors que le second finissait quatrième. Deux athlètes qui ne doivent pas grand-chose à la fédération puisque pris en charge par leur club, le Mouloudia d'Alger. Deux athlètes qui ont attendu longtemps qu'on leur donne leur bourse de préparation et qui ont dû jongler pour bien s'entraîner. Deux athlètes qui ont certes obtenu, dit-on, 6 millions de dinars, une somme que l'on veut présenter comme faramineuse, alors que ceux qui disent cela prétendent que pour gagner une médaille d'or olympique ou mondiale, il faut investir 1 million de dollars. On est très loin du compte avec Boukensa et Zerguelaïne, deux sportifs qui ont connu des périodes extrêmement délicates lorsqu'ils se préparaient à Tikjda pour une histoire de chauffage non branché dans le bâtiment où ils logeaient. En outre, leur préparation et celle de leurs autres collègues comme Boulahfane, pour Osaka, a été sérieusement perturbée. Le Mouloudia d'Alger a, d'ailleurs, manifesté son mécontentement par le biais de son président, Mohamed Djouad, lequel, dans une lettre adressée à la FAA, avait indiqué que «le stage important de Tikjda se déroulait dans des conditions indignes de l'athlétisme algérien». Il insistait ensuite sur le fait que «le masseur, Abdelatif Guezzane, se retirait parce que victime de multiples actes de discrimination de la part de la DTN de la FAA». Il semblerait que ce masseur, qui n'hésitait pas à aller travailler durant de longs mois à Tikjda, était, à chaque fois, écarté des grands événements internationaux comme lors des derniers Jeux africains. La même remarque touche Abderezak Bounour, l'entraîneur qui a exercé durant 7 ans et qui a préféré s'en aller «pour protester contre le manque de considération dont il fait l'objet de la part de la DTN», précise la lettre de Djouad. Celui ci ajoute que «faire subir un entraînement en altitude à des athlètes de haut niveau sans prévoir un sparring partner est une hérésie, ce même sparring partner ayant été envoyé en stage à St-Moritz en Suisse au mois de juin 2007». Et puis Djouad a soulevé le cas de Yahia Azaidj, le champion d'Algérie du maratahon et du semi-marathon alors qu'il avait réalisé les minima A. Une bien curieuse exclusion alors que si on analyse bien la participation algérienne à Osaka, on risque de découvrir des athlètes qui n'ont pas réalisé les minima B dans les délais prescrits par la FAA. Quelques athlètes qui sont allés au Japon méritent qu'ils soient suivis avec une extrême attention et qu'ils bénéficient des meilleures conditions et moyens pour préparer Pékin-2008. On trouve, bien sûr, parmi eux les deux finalistes du 1500m, Boukensa et Zerguelaïne, auxquels il faut joindre leur camarade Boulahfane, même si Osaka n'a pas été à la hauteur des espoirs placés en lui. A propos de Boukensa, qui traîne une blessure depuis longtemps, il s'apprête à se faire opérer du ménisque. En dehors de ceux-ci, il convient de s'intéresser à Souad Aït Salem, une fille qui n'a pas toujours été gâtée et qui mérite qu'elle ait les moyens adéquats dans la perspective des JO, mais aussi le sauteur en longueur Issam Nima qui a eu un accident de parcours à Osaka. Le jeune Makhloufi était allé aux Mondiaux pour apprendre, il a encore une bonne marge de progression devant lui. Quant à Madi, il fait ce qu'il peut dans une épreuve du 800m très relevée. Et puis il y a Agoun, lequel sur 5000m se heurte à une trop forte concurrence. Pour ce qui est de Abderahmane Hammad, éliminé dès les qualifications au saut en hauteur, il risque d'avoir bien du mal à revenir au sommet suite aux multiples blessures dont il est victime. Quant à Nahida Touhami, elle pourrait être trahie par le poids des ans dans un 1500m où les jeunes valeurs mondiales sont légion. On ajoute les absents que sont Rahouli, Saïdi Sief et Benida Merrah. Ce sera à eux de montrer qu'ils seront au top le moment voulu, surtout la première nommée dont la saison a été gâchée par une mauvaise blessure et qui peut toujours concourir parmi les meilleures au triple saut. Dans tout cela, il faudrait surtout qu'il y ait une DTN plus active. Et là on ne manquera pas de reparler de la fédération dont les responsables avouent subitement que la discipline ne dispose pas des moyens financiers nécessaires à la mise en place d'une grande politique de développement. Le plus drôle, c'est que ces moyens n'existaient pas du temps de l'ancien bureau fédéral et ceux qui parlent de plus d'argent aujourd'hui étaient ceux qui disaient que ce qu'avait ce bureau fédéral était suffisant pour travailler. Aujourd'hui, on annonce à la télévision qu'une fédération comme celle de Bahreïn dispose d'un budget annuel de 6 millions d'euros. Il aurait fallu appuyer l'ancien président de la FAA lorsqu'il se plaignait de ne pas avoir suffisamment de moyens. Un président dont l'histoire retiendra qu'il a été injustement sali et qui a été remplacé à la suite de la seule assemblée générale d'une fédération sportive où le niveau universitaire a été requis aux candidats à la présidence et au BF, alors qu'il n'est pas du tout certain que tous ces gens possèdent au moins le Bac.