C'est une valeur identitaire propre à nous...bien de chez nous. Le théâtre est un lieu de démocratie, un lieu de prise de conscience de la liberté qui permet aux artistes et au public rassemblés de créer les meilleures conditions pour la promotion des valeurs humaines, de rapprochement et de dialogues entre les hommes. C'est dans ce contexte que Fouzia Aït El Hadj ne cesse de nous surprendre. La revoilà qui récidive avec une autre fresque puisée dans la pure tradition culturelle maghrébine du chi'r el malhoun, une fresque magnifique, dans sa nouvelle production L'Amoureux de Aouicha et l'Haraz, présentée hier soir à la salle El Mougar, où la pièce y sera à l'affiche pendant cinq jours. La pièce relate la détermination de l'amoureux interprété par (Ahmed Merzougui) à libérer sa bien-aimée Aouicha (Nesrine Serghini) du palais du Harraz (Abdelhamid Gouri) où elle est maintenue prisonnière. Le compositeur Mohamed Boulifa a été chargé de l'arrangement musical et de la composition des chansons interprétées par Abdallah El Kard (voix du Harraz), Donia El Djazairia (voix de Aouicha), Mériem Wafa (voix de Djouhar) et Mohamed Laâraf (voix du medah ´´louangeur´´). Qui ne connaît pas cet hymne à l'amour? Qui n'a jamais entendu parler de cette poésie chantée, exaltée, narrée, contée et fredonnée mille et une fois? Cette qsida, qui a bercé des générations d'amoureux du melhoun, reste, par la féerie de sa poésie, la richesse de ses mots truffés d'images et de métaphores, un monument de culture et de l'identité maghrébine. «C'est une valeur identitaire propre à nous...bien de chez nous», a souligné Mme Fouzia Aït El Hadj. La pièce est interprétée par une trentaine de comédiens, elle est tirée de la célèbre qacida (poème) El Harraz du poète marocain Cheikh El Mekki Ben El Qorchi. Ce poème a également été interprété par des chanteurs de renom, à l'instar de Abdelkrim Ben Dali et du maître du chaâbi le regretté El-Hachemi Guerrouabi. Mme Fouzia Aït El Hadj veut nous mettre en garde contre cette invasion culturelle avec des images qui inondent notre petit écran, et surtout face à l'amnésie qui nous guette. Malheureusement, le discours sur la mondialisation s'inscrit largement dans la perspective ethnocentrique d'un ordre mondial qui ne prend pas en compte les relations de pouvoir et de domination, alors que cette prise en compte est essentielle pour comprendre le phénomène. Pour rappel, le théâtre régional Kateb-Yacine de Tizi Ouzou continuera sa tournée dans plusieurs wilayas, à l'ouest du pays pour des représentations qui dureront jusqu'au 26 du mois en cours, avant de se rendre à M'sila et Djelfa pour une durée de deux jours, et terminera par l'est du pays jusqu'au 10 octobre prochain.