Un vent de colère a soufflé, avant-hier, sur la ville de Messaâd, située à 87 km au sud-est du chef-lieu de la wilaya de Djelfa, et des habitants ont organisé un sit-in de protestation. À l'origine, l'annulation d'un gala artistique, prévu dans le cadre du festival de la chanson et de la danse naïlies, organisé par la Direction de la culture du 4 au 8 juillet. Des centaines de jeunes en furie se sont rassemblés devant la maison de la culture Tahar-Belaâkef et l'ont saccagée pour exprimer leur colère devant cette décision qu'ils jugent arbitraire, eux qui sont à longueur d'année sevrés de moments de détente et de loisirs. Dans le sillage de ce mouvement de protestation, qui s'est poursuivi jusqu'à une heure tardive de la nuit, la foule en délire a barré la route principale de la ville et s'en est ensuite violemment prise au siège de la sûreté de daïra qu'elle a arrosé de projectiles. Des dizaines de voitures, de cabines téléphoniques, une station d'essence au quartier Qabr-Essahabi et de nombreux autres édifices publics ont également été saccagés. Selon nos sources, on dénombre sept blessés légers dans les rangs des services de sécurité et quelques autres chez les protestataires. Il a fallu l'intervention des forces anti- émeutes et des éléments de la Gendarmerie nationale pour disperser la foule et ramener le calme. On apprend, par ailleurs, qu'une quinzaine de manifestants ont été arrêtés et seront incessamment traduits devant la justice. Il faut rappeler que ce n'est pas la première fois que les citoyens de cette localité se révoltent, puisqu'il n'y a pas longtemps, les habitants de cette ville touristique ont procédé à la fermeture de la route nationale pour protester contre les accidents de la circulation qui avaient endeuillé de nombreuses familles de la région. S. OUAHMED