Dès la matinée, les marchés et les épiceries sont, ces jours-ci, pris d'assaut. A l'instar des autres régions du pays, et comme chaque année, la ville de Tizi Ouzou renoue avec l'ambiance du Ramadhan. En effet, au-delà du jeûne, l'atmosphère est tout autre dans la capitale du Djurdjura. Ainsi, dès la matinée, les marchés et les épiceries sont, ces jours-ci, pris d'assaut. On achète tout ce qui se mange. Parfois, des files se forment même devant les boutiques... Les marchands de zalabia et sucreries sont les plus convoités. Certains commerçants écoulent, d'ailleurs, leurs produits en un tour de main, sans pour autant satisfaire toute la demande. Les bouchers, eux aussi, affichent la viande à 500 DA, un prix toutefois élevé pour les bourses moyennes. «Comment voulez-vous qu'un père de famille, qui touche 12.000 DA, puisse se permettre d'acheter la viande tout le long du Ramadhan avec ce prix impossible?» s'exclame un citoyen. Pis encore, les fruits et légumes enregistrent, depuis jeudi dernier, une hausse excessive des prix. Si les bananes se vendent à 70 DA, il n'en demeure pas moins que les carottes dépassent 40 DA, alors que la tomate est cédée à ce même prix. «Aujourd'hui, faire ses courses est un véritable casse-tête chinois. Les pères de famille se trouvent contraints de dépenser des sommes économisées des mois durant, au point de devoir même parfois s'endetter. La vie est très chère pendant ce mois sacré. On n'en peut plus», renchérit un père de famille. Effectivement, il n'est pas du tout chose aisée pour les pères de famille, d'autant plus que le mois sacré coïncide avec la rentrée scolaire. Il s'agit, en somme, d'un autre calvaire pour les bourses moyennes. Par ailleurs, s'agissant de la vie nocturne, la ville des Genêts ressemble, après la rupture du jeûne, à une perle. Des soirées pour divertir les citoyens, marquées par la nonchalance du quotidien, sont organisées çà et là à travers toute l'agglomération. Des groupes nombreux convergent vers la Maison de la culture Mouloud-Mammeri où des spectacles sont donnés pratiquement chaque nuit. Des chanteurs à la notoriété bien établie sont à l'affiche. Après Rabah Asma et Nordine Debiane, qui ont diverti une salle pleine comme un oeuf, ce sera, durant ce mois sacré, au tour de l'illustre chantre kabyle, Lounis Aït Menguellet, de renouer avec ses fans. Ses galas sont prévus pour la semaine prochaine. D'autres chanteurs très connus seront également de la partie, à l'image de Mohamed Allaoua, Saïd Youcef, Mourad Guerbas et Moumouh.