De notre correspondante à Tlemcen Amira Bensabeur Le mois sacré de Ramadhan nous rapproche davantage de nos traditions, de nos enfants et surtout de notre religion. Même les jeunes qui, d'habitude, se soucient peu de la religion, profitent de ce mois pour raviver leur foi. En effet, face à des conditions de vie précaires de centaines de familles sans ressources, au point où certaines ne trouvent pas de quoi se nourrir, des citoyens ainsi que des commerçants estiment que la meilleure des aumônes est celle effectuée pendant le mois de Ramadhan. Selon bon nombre de donateurs, durant ce mois, plus que durant tout autre, les musulmans doivent s'unir pour défendre la justice sociale. En effet l'ensemble des commerçants, a-t-on constaté ne refusent pas de satisfaire chaque main tendue que ce soit en offrant des légumes ou autres fruits. Même les bouchers ne manquent pas d'offrir quotidiennement une quantité totalisant un poids variant entre quatre et sept kilos, comme l'indiquent une dizaine de bouchers interrogée à ce sujet. Durant ce mois, les voisins sont solidaires et enquêtent discrètement de la situation de la famille qui ne possède pas de quoi subvenir a ses besoins en matière d'alimentation. C'est une règle faite et constatée à travers les quartiers de toutes les régions rurales, car au cœur de la ville de Tlemcen, et en plus des restos de la rahma, il existe une bonne partie de riches qui donnent et dans l'anonymat de l'argent aux pauvres. D'ailleurs, dans ce sillage un une personne huppée offre quotidiennement 50 repas complets aux pauvres et autres SDF. Ce qui est bon à voir durant ce mois sacré, c'est cette générosité et l'amabilité des voisins, de ces gens qui, malgré qu'ils se trouvent dans le besoin, n'hésitent pas à faire le geste de bonté à l'égard des pauvres citoyens et surtout ceux qui ne trouvent du courage à demander de l'aide. Quiconque, peut aisément constater un mois sous le signe de la solidarité du fait que même des ouvriers originaires d'autres régions sont pris en charge par les habitants de la périphérie. Mois de grande valeur, mois de sacrifice, car jeûner sert à rapprocher les cœurs, la réconciliation, la tolérance, à encourager à faire du bien à ses voisins et ses amis et à aider les pauvres et les nécessiteux. «Jeûner c'est divorcer avec la méfiance, la haine et la médisance et permet d'ouvrir les yeux sur les qualités et les capacités de ses semblables et c'est une chose qui forge la solidarité», dira un imam, satisfait du rôle de la société et des citoyens en ce mois, qui cette année semble être différents par rapport aux années précédentes, sur le plan des prix, où tout est à la portée des consommateurs. L'ensemble des citoyens est conscient des bienfaits de ce mois, car jeûner donne tellement de force que l'on s'écarte de l'égoïsme, de l'outrance et de l'oppression et qu'en même temps la société se libère aussi. Dans les foyers, Ramadhan est l'occasion rêvée pour renouer avec l'atmosphère familiale éclatée par un mode de vie, jugé trop moderne. Les f'tours quotidiens donnent souvent lieu à des soirées ramadhanesques très animées : Jeux de société, discussions, ou tout simplement des soirées entières devant un petit écran branché sur une quelconque chaîne. Autrement, avant le ftour, les pâtisseries sont prises d'assaut, les cafés bondés le soir et les veillées religieuses dans les mosquées rythmeront, un mois durant, la vie de la population tlemcénienne. Désormais, pendant tout un mois, l'approche de la rupture du jeûne sera synonyme d'achats frénétiques et de longues files dans les épiceries et les pâtisseries ou chez le boucher habituel. Mais à Tlemcen, Ramadhan est aussi un mois de charité, de solidarité.