Les habitants accusent la Sonelgaz et n'écartent pas le recours à la justice. Une femme âgée de plus de 35 ans a perdu la vie et une cinquantaine de personnes ont été transférées au centre hospitalo-universitaire d'Oran suite à un incendie au quartier Bel Air à Oran qui a eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi. L'incendie s'est déclenché subitement au niveau du quatorzième étage du bâtiment n°2, à quelques encablures du siège de la wilaya d'Oran. Les 80 familles habitant le bâtiment ont vécu une soirée dramatique. La plupart des personnes transférées à l'hôpital souffraient de problèmes respiratoires. Cependant, «plus de 24 de ces dernières ont été évacuées aux urgences chirurgicales, 12 autres aux urgences médicales et 5 enfants ont été transférés à la chirurgie infantile», ont confirmés plusieurs médecins et infirmiers qui se sont mobilisés à cet effet. Les rumeurs parlent d'un bilan très lourd. Mais le directeur de la Protection civile, le colonel El Ghali Djelloul, a annoncé aux environs de 22h le décès d'une femme. Le rapport de police a fait état, lui aussi, d'un seul décès. A l'origine de l'incendie, un des compteurs d'électricité se trouvant au 14e étage, qui a subitement pris feu. Cette tragédie a eu lieu quelques minutes après la rupture du jeûne, soit aux environs de 20h30, témoignent plusieurs sinistrés regroupés dans le petit jardin mitoyen de l'immeuble. Ces derniers sentaient partout les puanteurs dégagées par les produits en plastique, lesquels s'enflamment rapidement. Ces fumées pestilentielles ont envahi rapidement les étages supérieurs et inférieurs. Puis, la fumée et le feu ont gagné tout l'immeuble. La rampe d'escalier est devenue à la fois méconnaissable et inaccessible. «Elles sont plusieurs personnes à avoir essayé la fuite à travers les escaliers mais ont rebroussé chemin», ont déclaré les sinistrés. «La fumée étouffante était partout, les résidents se sont vus alors séquestrés de fait», ont-ils ajouté. Ces mêmes sinistrés déplorent le retard accusé par la Protection civile. «Ils (pompiers), ne sont arrivés que 30 minutes plus tard.» Le déclenchement de l'incendie a été énigmatique, selon plusieurs sinistrés qui n'hésitent pas à pointer le doigt vers la Sonelgaz. Ils n'écartent pas le recours à la justice. «Nous allons déposer plainte contre la Sonelgaz», ont-ils déclaré. «Depuis qu'on a installé ces nouveaux compteurs de la honte, les incendies se déclenchent un peu partout», ont-ils attesté. Ils veulent pour preuve le cas de la cité Grande-Terre qui a vécu, il y a quelque temps, un cas similaire. A l'heure où nous mettons sous presse, les sinistrés se sont regroupés pour dormir à la belle étoile.