En matière de violence dans les stades, le service d'ordre a été particulièrement ciblé. Une réunion regroupant les responsables de la Ligue nationale de football et les présidents des clubs des divisions 1 et 2 a eu lieu dimanche soir à l'hôtel Mercure près de l'aéroport d'Alger. On a pu croire qu'elle a été organisée d'une manière conjoncturelle au lendemain d'une journée de championnat de la D1 où la violence dans les stades a été particulièrement mise en évidence. Ce qui n'était pas du tout le cas puisque le président de la ligue nationale, Ali Malek, nous avait parlé de cette réunion bien avant que la journée de championnat en question ne se déroule. Il s'agissait selon lui d'un débat ouvert à tous les sujets d'actualité, d'où l'absence d'un ordre du jour précis. Cela pour permettre aux responsables des clubs de ne pas être cloisonnés dans un thème précis mais de parler de tout ce qui les préoccupe. Le président de la Ligue nationale a indiqué que d'autres réunions de ce genre auront lieu, la seconde juste à la fin de la phase aller du championnat, une autre en plein milieu de la phase retour et une dernière en fin de saison pour faire un bilan. Le sujet qui a duré le plus longtemps en matière de discussions a été celui du financement. Les clubs ont délégué pour cela le président du NAHD, Mourad Lahlou, qui a soulevé le problème des droits TV indiquant que la somme de 2 millions de dinars par club que donne la LNF n'est pas suffisante. Les clubs demandent un réajustement de cette somme et veulent qu'ils soient associés aux prochaines discussions que la FAF et la LNF tiendront avec les responsables de la Télévision. Une doléance qui sera certainement satisfaite puisque dans un entretien qu'il nous avait accordé, le président de la FAF, M. Hamid Haddadj, nous avait dit qu'il était favorable à l'implication des clubs dans des discussions de ce genre. Le président du NAHD a également demandé la révision de l'article des règlements généraux qui stipule que les clubs qui refusent une retransmission télévisée soient sanctionnés d'une amende de 250 millions de centimes et d'un match perdu par pénalité. Le volet du financement clos, nos avons eu droit à une intervention de Mokhtar Kalem, le président du CRB, qui s'en est pris aux dirigeants de clubs qui ne se contrôlent pas lorsqu'ils s'adressent à la presse. «Trop souvent ces responsables disent n'importe quoi et attisent la haine», a dit Kalem qui demande que la Ligue nationale soit sévère à l'encontre de tels dirigeants et qu'elle les sanctionne à une juste mesure. Cette intervention a ouvert le débat sur le problème de la violence dans les stades. Les clubs se lavent les mains à propos de ce phénomène. Ils ne veulent pas qu'on les prenne pour responsables de ce qui se passe dans les enceintes sportives. Leur cible n°1 a été le service d'ordre, lequel selon eux ne fait pas correctement son travail. Ils trouvent anormal que des policiers se trouvent en nombre aux abords du terrain alors qu'il n'y en a que très peu dans les tribunes, là où se trouvent les supporters (ils oublient, ces présidents de clubs, que très souvent la violence dans les tribunes est transmise par le comportement scandaleux du banc de touche de chacun des deux clubs). Selon les présidents de clubs, la réunion technique d'avant match doit devenir obligatoire mais il faudrait que la police laisse les clubs faire leur travail. «Nous n'avons aucune responsabilité alors que nous sommes les organisateurs des matchs», a dit un des présidents. C'est la police qui fait tout. Pour un peu, on aura bientôt des policiers qui déchireront les tickets d'entrée. Ils font entrer leurs amis et nous ne pouvons rien faire devant ce phénomène. Leur rôle est pourtant ailleurs. C'est à eux de canaliser les spectateurs et de les contrôler. C'est à eux surtout d'empêcher que des gosses entrent dans le stade».Dans toute la discussion sur ce thème aucun responsable de club n'a soulevé l'important sujet sur le recrutement et la formation de stadiers comme cela se fait presque partout dans le monde. Ces stadiers aideraient beaucoup la police mais on n'en parle pas parce que c'est une source de dépenses en plus. La presse a elle aussi été clouée au pilori, les clubs estimant que certains écrits attisent la haine et la violence. Le responsable de l'USM Blida, Noureddine Chadi, a proposé que des spots publicitaires appelant au fair-play et au respect de l'adversaire soient diffusés à la télévision. De son côté, le président du Paradou AC, Kheïreddine Zetchi, en a profité pour parler du cas du stade de Hydra, homologué pour la compétition par la Ligue nationale mais toujours fermé sur décision des services de sécurité. Il a demandé aux responsables de la ligue nationale d'intervenir auprès des services concernés pour que cette interdiction soit levée. Il a reçu en cela l'appui du président de la JSM Chéraga, Noureddine Bouteldja, qui a invité tous ses autres collègues à se montrer solidaires, par écrit, avec le PAC car selon lui il est anormal qu'un tel stade reste fermé à la compétition. Le responsable du PAC a d'autre part abordé le sujet des joueurs étrangers que la réglementation du football algérien interdit de joueur en division2. «J'ai un joueur étranger que j'avais lorsque le club était en division1. Aujourd'hui le PAC est en D2 et ce joueur ne peut pas être qualifié. Lui-même ne veut pas résilier le contrat qu'il a signé jusqu'en 2005. Je me retrouve en train de payer un élément pour rien. Cela est contraire aux textes de la Fifa», a dit le président du PAC qui a en outre, parlé du centre de formation du PAC qu'il a lancé avec Jean Marc Guillou. «J'ai signé un contrat avec chacun des stagiaires mais la FAF refuse ces contrats sous prétexte qu'il s'agit de joueurs qui n'ont pas atteint leur majorité. Il faut penser à revoir cette disposition pour protéger les clubs formateurs». Des présidents de clubs ont par ailleurs attiré l'attention de la LNF sur les horaires des rencontres, notamment en début de saison lorsque la canicule sévit. Pour Ali Malek, ces horaires sont choisis en fonction des intérêts de chaque club. Il a invité les responsables des clubs à tout faire pour que les stades où évoluent leurs équipes soient dotés de projecteurs. «Au stade du 20 août d'Alger, par exemple, les projecteurs sont prêts, a dit le président de la LNF, mais on ne peut les mettre en marche du fait de l'absence d'un groupe électrogène. Ce n'est tout de même pas à la ligue nationale d'acheter pour ce stade un tel élément.» Concernant les entraîneurs, les clubs rejettent l'obligation de leur faire signer un contrat de deux ans. «Ce n'est intéressant ni pour le club ni pour l'entraîneur», ont-ils dit. Ils rappellent qu'ils en avaient parlé à Hachemi Djiar, le ministre de la Jeunesse et des Sports et que celui-ci leur avait promis de trouver une solution à ce problème. Enfin, il y a eu l'intervention du président de la JSK, Moh Chérif Hannachi, qui s'est penché sur le dossier de l'arbitrage. Il souhaite qu'une commission spécialisée soit installée pour contrôler et sanctionner tout arbitre qui a fauté.