Le phénomène a pris une telle ampleur qu'il y a urgence pour le juguler. Un nouvel atelier est venu s'ajouter aux dix de la cellule de réflexion sur la stratégie à adopter pour relancer le sport algérien. En effet, sur la demande de M.Hachemi Djiar, ministre de la Jeunesse et des Sports, une commission a été créée pour plancher sur le problème de la violence dans les stades. Une précision s'impose de suite. La demande du ministre a été introduite depuis quelques jours déjà. Ceci pour dire que ce ne sont pas les déplorables événements du week-end dernier qui l'ont amené à songer à la création d'une telle commission. Il y a que ce qui s'est passé jeudi dernier dans certains stades du pays l'ont amené à donner une priorité au problème, la commission devant rendre le résultat de ses travaux aux environs du 20 octobre prochain. Celle-ci a tenu une première réunion dite de prise de contact, mardi après-midi au siège du Comité olympique algérien sous la présidence du président de l'instance olympique et de la cellule de réflexion, M.Mustapha Berraf. On trouve en son sein des représentants du ministre de la Jeunesse et des Sports, de celui de la Justice, de la FAF, de la Dgsn, de la Gendarmerie nationale, de la Protection civile, le directeur général de l'Office du Complexe olympique Mohamed-Boudiaf et des membres d'autres ateliers de la cellule de réflexion. D'ailleurs, le problème est si crucial, si important et tellement d'actualité que le souhait a été émis de le voir débattu au moins une fois en séance plénière en présence de tous les membres de la cellule de manière à ce qu'un maximum de propositions et d'idées soient soumis. Lors de la réunion de mardi, un large tour de table a été effectué et l'on a pu se rendre compte de la gravité de la situation. L'intervention de Rachid Zeroual, le directeur général de l'OCO a été particulièrement suivie. L'intéressé a une sacrée expérience du phénomène au niveau du stade du 5-Juillet qui subit des dommages presque à chaque match qui s'y déroule. L'idée force qui s'est dégagée est que ce phénomène ne naît pas dans les stades mais y est transporté par une population soumise à des tas de problèmes sociaux. Le fait que des mineurs soient impliqués dans cette violence démontre qu'il y a faillite au sein même de la cellule familiale, l'enfant en question n'ayant pas reçu une bonne éducation. Mais il a été noté que la violence ne touche pas que la frange des marginalisés. On a aussi cité l'exemple d'un directeur de banque dans un pays d'Europe attrapé en flagrant délit de violence. Pour ce qui est de la responsabilité, les intervenants ont dans leur ensemble indiqué qu'elle était collective et non pas le fait d'une seule structure. Ceci en réponse aux présidents de clubs de football qui ont focalisé sur les services de sécurité. Les conditions d'accueil du public dans les stades ont été largement débattues, ainsi que l'absence de stadiers, une absence relevée par Hassiba Boulmerka. Cette prise de contact aura servi déjà aux membres de l'atelier de se connaître. Leur première réelle réunion se déroulera dimanche prochain à la salle de conférences du stade du 5-Juillet. Il est possible que d'autres experts soient appelés pour donner leur appréciation de la situation. En tout cas, selon le président du COA, il s'agit de l'atelier le plus important car il y a urgence. «L'heure est grave et nous n'avons pas le droit de négliger un tel phénomène», dira en guise de conclusion Mustapha Berraf.