C'est malheureusement dans certaines mosquées censées être des lieux de culte que des jeunes cueillis au berceau sont endoctrinés. Qu'est-ce qui a poussé le jeune kamikaze Nabil Belkacemi (15 ans) de Bachdjarrah à se lancer contre la caserne des gardes-côtes de Dellys? Cet adolescent, dont l'appréciation de ses enseignants et de ses camarades de classe est plutôt positive, est pourtant tombé dans la «toile» de l'extrémisme religieux. Bien entendu, rien ne le prédestinait à un tel sort, sauf que des «illuminés» avaient fait de lui une bombe humaine. Ces réseaux de marchands de la mort, qui, par leurs fetwas et autres prêches incendiaires ont rendu licite l'assassinat de musulmans continuent d'écumer les quartiers des villes et douars. Il profitent de la moindre occasion pour entrer en action. Ils font de la détresse sociale, de l'échec scolaire et de l'ignorance de l'islam leur terreau favorable. Ils promettent le paradis à leurs «recrues», qui à leur tour plongeront le pays dans l'enfer. En somme, on ne naît pas kamikaze, on le devient. La famille, la mosquée, l'école et la société sont les éléments qui forgent la personnalité de l'enfant, pour peu que ces différentes phases de l'intégration à la société ne soient pas dévoyées et détournées de leur cours naturel. C'est malheureusement dans certaines mosquées, censées être des lieux de culte, que des jeunes, cueillis au berceau, sont endoctrinés. Dans un pays qui compte plus de 15.000 mosquées et 3400 en construction, il est difficile de placer derrière chaque fidèle un policier. Même si, selon le ministre des Affaires religieuses et des Waqfs la «prise en charge» des jeunes se fait à l'extérieur des mosquées, il reste que des imams échappant à tout contrôle de la tutelle s'adonnent à l'endoctrinement des jeunes. Des documents subversifs et autres CD de prêches appelant au «Djihad» ainsi que des DVD d'attentats terroristes,-circulant sous le manteau- constituent la base de cet endoctrinement. Par ailleurs, toute une littérature subversive est «servie» à ces kamikazes potentiels. En fait, on met à profit leur attachement à la religion musulmane pour les orienter dans une voie qui n'a rien à voir avec l'islam authentique: celui vécu depuis 15 siècles par le peuple algérien. A qui la faute? Les parents n'arrivent-t-ils pas à surveiller les mouvements de leurs enfants? Les nouvelles contraintes de la vie sont-elles responsables de ce désengagement? Une chose est sûre: l'amélioration des conditions de vie sociale des populations par la lutte contre le chômage et l'instauration de la justice sociale qu'accompagne la mise en place de cellules d'écoute pour recueillir les doléances des jeunes en détresse, sont les facteurs-clés permettant de couper l'herbe sous les pieds des marchands de la mort.