La quatrième édition du Festival de la chanson amazighe s'est achevée hier par un concert de chansons animé par des vedettes de la région de Kabylie sur l'esplanade de la Maison de la culture de Béjaïa. Autant cette édition était une surprise dans sa programmation autant elle l'était aussi à sa clôture au vu du plateau d'artistes présents en cette soirée du Ramadhan. Les Bédjaouis avaient en effet eu droit à un plateau exceptionnel d'artistes tous connus et adulés en Kabylie. Ali Ferhati, un artiste de talent, est de ceux-là qui ont sorti Béjaïa de l'ordinaire le temps d'une soirée de haute facture. Farhati a eu à verifier sa popularité en basse Kabylie par la présence de centaines, voire de milliers de fans à Béjaïa. De Chrab dha chirra à Ats khilam, en passant par Mliyid and thilidh, Ferhati a su bercer un public connaisseur de ses merveilleuses chansons comme en témoignent ses reprises en choeur avec l'artiste visiblement très touché par l'accueil. «Je ne peux faire de comparaison avec d'autres spectacles puisque c'est la première fois que je me produis à Béjaïa», nous déclarait-il à sa sortie de scène, «mais une chose est sûre: je reviendrai». «C'est un public merveilleux» ajoutera-t-il avant de se rappeler sa présence lors d'un hommage à Youcef Abdjaoui sur les hauteurs de l'Akfadou. «Ce jour-là restera à jamais gravé dans ma mémoire», conclut-il. Lui succédant, Boudjemaâ Agraw, enfant de la région, fera danser ce même public avec sa chanson consacrée aux Verts mais pas n'importe quels Verts, ceux du MOB et de la JSK. Avec une prestation digne d'un artiste de talent, Boudjamaâ a su provoquer chez le public le désir de danser et chanter au point d'être réclamé lorsqu'il avait terminé son tour de chant. Hassen Ahris fera autant par ses mélodies bien connues ici, à Béjaïa. Un public émerveillé s'est donné à fond jeudi soir sur l'esplanade de la Maison de la culture de Béjaïa. Un concert qui reste une réussite totale même si l'organisation laisse à désirer. La quatrième édition du Festival de la chanson amazighe aura connu une programmation perturbée par les intempéries. Les deux sites de la Brise de mer et de la place Guidon n'ont pratiquement pas fonctionné en raison des pluies. Aussi, plusieurs concerts ont été annulés ou reportés. Ce qu'il faut retenir c'est que «le Festival a eu lieu, le reste viendra avec le temps», soutenait un organisateur qui reconnaît les insuffisances nées pour l'essentiel dans la préparation hâtive de l'événement. Un événement qui aura coûté quelque 7 milliards à la collectivité de Béjaïa.