À l'ouverture de ce festival, un hommage a été rendu à un autre artiste au grand talent de la région, Cheikh Saddek Bedjaoui. Oublié depuis quelques années, le Festival de la chanson amazighe renaît de ses cendres. La commune de Béjaïa le réhabilite, offrant par la même occasion des moments de joie à ses habitants. Ouverte jeudi dernier, cette manifestation a connu son moment fort, avant-hier soir, par la prestation du maestro Akli Yahyaten. Jusqu'à aujourd'hui, toute une pléiade d'artistes d'expression amazighe ont défilé devant un public nombreux et enchanté par les prestations des uns et des autres. Ghanou Abdjaoui, Taous, Abdelakder Bouhi et bien d'autres artistes se sont produits depuis le 18, à raison d'une soirée par jour. Et quelle soirée puisque chaque soir c'est la fête. Il y avait du monde, dans la soirée de dimanche, à la Maison de la culture de Béjaïa, où le festival a élu domicile. Familles, adultes, jeunes, moins jeunes, un public varié était là. La salle de spectacle s'est même révélée exiguë pour contenir tout le beau monde qui s'est déplacé pour l'occasion. Comment cela pouvait-il en être autrement lorsqu'on sait qu'à l'affiche alléchante, il y a Da Akli. Akli Yahyaten se produisait pour la deuxième fois cette année à Béjaïa. La première fois, c'était à l'occasion du lancement d'un autre festival de la chanson et de la musique kabyles. Lui qui compte des milliers de fans dans la région, a su les distraire une heure durant avec ses mélodies immortelles. L'entrée gratuite, décidée par les organisateurs, était aussi l'autre facteur ayant produit cette affluence record. Le coup d'envoi de cette 6e édition du festival a été fait en hommage à un autre artiste de grand talent de la région. Il s'agit de cheikh Saddek Bedjaoui. Après le discours de bienvenue du maire de Béjaïa, des concerts ont eu lieu au rythme de chaque soirée avec l'animation de l'artiste vedette Sofia Medjeber. C'est aux alentours de 20h qu'Akli Yahyaten, accompagné par son propre orchestre, monte sur scène sous un tonnerre d'applaudissements. Asvah el khir, Ayakham, Nek Vanough, Inas imlayoun, Adaaouasou, Aminigh awal, l'enfant terrible d'Aït Mendès (Boghni) a su puiser dans son riche répertoire pour envoûter un auditoire en transe. On danse, on s'amuse et on réclame à chaque fois d'autres tubes, dont Ya El Menfi ou encore Zrigh Ezinze dhi Meichelet. Autant de tubes qui ont fait valser des générations depuis des années et qui ont, incontestablement, toujours la cote auprès du public. Malgré l'âge, l'artiste ne s'est pas empêché de faire quelques pas de danse sous les ovations d'un public connaisseur des valeurs de l'artiste, Akli Yahayaten. Au total plus de 50 artistes se sont produits durant les cinq jours qu'aura duré ce festival. La commune de Béjaïa a su réactiver la scène artistique locale pour le bonheur des habitants dont certains sont venus de loin pour découvrir de jeunes talents. Ces derniers n'ont pas manqué de leur renvoyer l'ascenseur. «C'est pour nous un devoir de relancer ce rendez-vous qui, non seulement vise la promotion de la chanson amazighe mais enrichit le caractère culturel de la ville de Béjaïa» commentait hier M.Hamid Merouani, membre de l'exécutif communal et président de la commission sociale et culturelle de l'APC de Béjaïa. Ce rendez-vous s'achève aujourd'hui avec un concert animé par pas moins de sept artistes. Le public sera une nouvelle fois gâté en attendant d'autres manifestations. La réactivation de la scène culturelle à Béjaïa est à saluer dans tout ce qu'elle apporte comme réconfort à un public assoiffé par ce genre d'événements musicaux.