Des fuites, des piratages sont à longueur d'année détectés à Oran. Mais un phénomène nouveau y est apparu. Une longueur totale de 10km de canalisations d'eau potable ont été ensevelies sous le béton. La gestion de ces servitudes relève de droit de l'Algérienne des eaux (ADE). Plusieurs localités de la wilaya d'Oran sont touchées par ce phénomène qui dure depuis 2005. Une trentaine de sites sont empiétés, voire «squattés» par des constructions. A cela s'ajoute le phénomène de l'inondation des caves par les eaux usées avec le risque de contamination de l'eau potable qui n'est pas écarté. Au total, 10 affaires ont été portées devant les tribunaux alors que 623 blocs sont inondés. Une situation jugée grave. Le seul et unique moyen jugé utile pour débarrasser les sites relèvent de l'APC et le recours à la justice. L'Algérienne des eaux demande dans ses différentes requêtes à la justice de passer aux démolitions des habitations qui gênent, sinon les squatters assumeront à leurs propres frais les transferts des canalisations empiétées. Une telle situation risque de créer des surprises et démasquer les responsables qui ont autorisé les constructions sur des terrains, qui sont en principe non urbanisables. Partant de ce principe, toute délivrance du permis de construction est au préalable précédée par une enquête rigoureuse dont les services techniques communaux en sont chargés. Sur un autre registre, 623 caves de bâtiments sont inondées. Les eaux usées font rage. Ce qui pourrait engendrer des situations aussi préjudiciables tant à l'environnement qu'à la santé publique. Le retour de la typhoïde et du choléra ne sont pas à écarter. Ce qui handicape davantage les missions de réhabilitation dont se charge l'Algérienne des eaux. De l'autre côté, plus de 74.000 ménages, répartis dans 45 localités, ne sont toujours pas alimentés en eau potable. Une situation qui se développe depuis 15 ans dans certains endroits. Par ailleurs, plusieurs points noirs sont à signaler, dont une trentaine de fuites recensées. Ces pertes causent des désagréments à pas moins de 8 400 habitants, comme on a enregistré l'absence totale de réseaux d'alimentation au niveau de plusieurs autres localités. A cet effet, le recours aux colporteurs des eaux ou ceux appelés communément les vendeurs de ma hlou (eau douce) est inévitable. Une cinquantaine de camions sont mobilisés à cet effet. Pour sa part, la société Epeor se trouve dans l'incapacité de finaliser le remplacement de plus de 20.000 compteurs d'eau, ceci en raison de l'inadaptation des installations internes de plusieurs constructions aux normes exigées. Cette opération entre dans le cadre du projet de réaménagement des bâtiments pour lequel un budget de plus de 20 millions de dinars a été consacré.