A l'exception de la presse qui s'est faite l'écho de cette reddition, les officiels observent le silence radio. Hassan Hattab occupe les devants de la scène médiatique ces derniers jours. Tué et «ressuscité» à plusieurs reprises, avant de se rendre le 22 septembre dernier aux forces de sécurité, il continue d'alimenter l'actualité. Toutefois, le mystère de sa reddition est entier et des zones d'ombre persistent. A l'exception de la presse, qui s'est faite l'écho de cette reddition, se basant sur une information du quotidien arabophone Al Hayat, les officiels observent le silence radio. Une chose est sûre: celui qui a fondé le Gspc en 1998 sûr instigation de Oussama Ben Laden, soit trois ans avant les attentats du 11 septembre, fait désormais partie des repentis. Cependant, quel sera son statut? Sera-t-il traité au même titre que les autres repentis ou au contraire tombera-t-il sous le coup des dispositions de la charte pour la paix et la réconciliation nationale? Le projet adopté à l'écrasante majorité du peuple algérien par voie référendaire ne prévoit pas de circonstances atténuantes à tous ceux qui ont déposé des bombes dans les lieux publics, perpétré des attentats où commandité ces derniers. L'ambiguïté de la charte pour la paix et la réconciliation nationale laisse la porte ouverte à toutes les interprétations. Le dernier mot, dit-on revient au chef de l'Etat, lequel usera des prérogatives que lui confère l'article 47 de la charte. Un autre point et non des moindres, ayant marqué la reddition de Hattab, c'est le fait que celle-ci n'a pas été confirmée officiellement. Ni point de presse ni déclaration à ce sujet, c'est le black-out total. Pourtant une déclaration du ministre de l'intérieur aurait conféré un caractère officiel à cette importante «prise» des services de sécurité. En effet, ce qui suscite à chaque fois des interrogations, c'est le silence radio affiché par les autorités officielles à propos de cette reddition. Pourquoi ne veut-on ni confirmer, ni infirmer l'information rapportées par la presse? Pourquoi laisse-t-on à chaque fois planer le doute qui, par la suite ne manquera pas d'alimenter la rumeur et les spéculations. D'ailleurs ce n'est pas la première fois que l'arrestation ou la reddition d'un chef terroriste fait l'objet d'un black out total. C'est le cas de Abderezak El Para, dont on ignore encore le sort. Va-t-il être jugé ou bénéficiera-t-il de circonstances atténuantes. Nul ne le sait, d'autant plus que le chef du Gspc a été à maintes fois cité dans des affaire de terrorisme sans qu'il ne soit présent dans le box des accusés. Selon des sources sûres, les autorités judiciaires allemandes aurait demandé son jugement pour enlèvement des touristes étrangers en 2003. En somme, la reddition de Hassan Hattab, si elle venait d'être confirmée, ne fera que conforter la politique de réconciliation nationale et la lutte implacable menée par les différents corps de sécurité contre le terrorisme.