Le ministre des Finances a déclaré qu'environ 480 entreprises seront assainies vis-à-vis des banques pour être compétitives sur le marché. Les entreprises publiques «non solvables» seront dissoutes par l'Etat qui poursuivra la privatisation des autres sociétés et des banques. C'est ce qu'a déclaré dimanche le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, lors d'une rencontre gouvernement-opérateurs économiques, organisée par la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci). Une décision qui fera certainement du bruit du côté des employés. Selon les statistiques avancées par le ministre des Finances, qui est intervenu dans le même cadre, elles sont 520 entreprises appelées à être dissoutes. M.Djoudi a affirmé que sur 1006 entreprises, 400 sont déstructurées financièrement tandis que 120 autres, ne présentant aucune perspective, seront dissoutes. Des milliers de postes d'emploi devront disparaître. Le même scénario a été vécu dans les années 90. Des centaines d'entreprises avaient déjà été dissoutes entre 1995 et 1998. Des milliers d'employés se sont retrouvés au chômage. Mais le chef du gouvernement tente de rassurer: «Pour les entreprises non solvables, l'Etat ne va pas continuer à perfuser des cadavres mais va aller vers leur dissolution en prenant en charge leur potentiel de production et la main-d'oeuvre», a-t-il précisé. Le gouvernement veut aussi accélérer un processus de privatisation à la traîne. Notons que le gouvernement avait annoncé la privatisation de 1 200 entreprises publiques. En 2006, seules 396 entreprises ont été privatisées alors qu'en 2007 M.Temmar avance le chiffre de 430 entreprises. Estimant impérative la réforme du système bancaire largement dominé par des entreprises étatiques, M.Belkhadem a rappelé la privatisation du Crédit populaire d'Algérie (CPA). «Nous allons entamer l'ouverture du capital à hauteur de 30% d'une seconde banque publique, la Banque de développement local (BDL)», a-t-il rappelé. M.Belkhadem a averti que des «banques étrangères sont déjà opérationnelles en Algérie et que d'autres le seront demain». Cependant, il a exprimé ses craintes que «les banques nationales s'étiolent et meurent en raison de la forte concurrence» de ces dernières. «La crainte est que notre système bancaire ne soit pas aussi compétitif et que, ne pouvant faire face à la concurrence, il disparaisse», a-t-il ajouté. Dans le domaine de l'assainissement des entreprises, le ministre des Finances a déclaré de son côté que le reste des entreprises, environ 480, seront assainies vis-à-vis des banques pour être compétitives sur le marché. Trois milliards d'euros, c'est le montant record prévu par le gouvernement pour assainir financièrement les entreprises publiques. La décision a été prise par le gouvernement après avoir étudié durant de nombreux mois les dossiers de plusieurs entreprises publiques dont les finances sont jugées dans un état alarmant. Parmi ces entreprises figurent des fleurons de l'industrie, comme la Snvi et BCR. Le gouvernement a confié ce travail à la Banque nationale d'Algérie (BNA) qui a déterminé la liste des entreprises éligibles à l'assainissement financier. Le choix de cette banque publique pour la réalisation de l'audit s'explique par le fait que plusieurs entreprises publiques sont domiciliées à la BNA. Cette dernière connaît donc bien leur situation financière. Evoquant la question de l'inflation, M.Djoudi a indiqué que le taux a été de 2,8% au cours du premier semestre 2007. Selon lui, le taux d'inflation pour l'ensemble de l'année 2007 pourrait graviter autour de 3%. Il a souligné que la forte croissance enregistrée durant les six premiers mois de l'année 2007 et la baisse du taux de fiscalité ont marqué cette première partie de l'année.