Après un semblant d'accalmie, la nébuleuse d'Oussama Ben Laden fait à nouveau l'actualité, notamment en Occident, et ailleurs, où les services de sécurité sont sur les dents de peur de nouveaux attentats sanglants, comme ce fut le cas à New York, Madrid, Bali et Londres particulièrement. Le Royaume-Uni est en alerte maximale, sept touristes espagnols tués au Yémen, arrestations en série en Australie, et la France qui appelle ses gendarmes et ses policiers à faire preuve de “vigilance renforcée”. L'Occident, qui a favorisé l'intégrisme islamiste, notamment Londres, où se réfugiaient tous les leaders de ce courant dévastateur dans le but de déstabiliser un certain nombre de régimes arabo-musulmans, récolte désormais ce qu'il a semé il y a plusieurs décennies. En effet, depuis l'avènement de ce XXIe siècle, la peur a changé de camp, comme l'indiquent les nombreux attentats terroristes frappant les pays occidentaux ou leurs intérêts directs un peu partout à travers le monde. L'invasion armée de l'Irak en mars 2003 sous commandement américain n'a fait que jeter de l'huile sur le brasier. Washington ne sait plus quelle solution adopter pour sortir du bourbier irakien où Al Qaïda a installé un véritable quartier général et tient tête à l'armada de marines et de GI's de George Bush. Ainsi, bien que le patron de cette mouvance, Oussama Ben Laden, n'apparaît maintenant qu'épisodiquement par le biais de messages audio sur des sites Internet, les services du renseignement des grandes puissances ne chôment point. Ils sont constamment sur la brèche dans l'espoir d'éviter des carnages similaires à ceux de New York en septembre 2001, Madrid en mars 2003 et Londres en juillet 2005. La CIA et Scotland Yard collaborent étroitement sans pour autant démanteler la nébuleuse Al Qaïda, qui exploite la moindre baisse de vigilance. En effet, des complots sont découverts régulièrement dans les pays occidentaux, particulièrement en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis. Il y a lieu de faire remarquer que cette intense activité d'Al Qaïda est liée à l'arrivée de George Walker Bush au pouvoir. Se conduisant en véritable chef de guerre, le Texan n'a eu cesse de déclarer la guerre à tout ce qui pouvait constituer une menace pour les intérêts américains. Cette manière de faire n'a fait qu'exacerber le sentiment d'anti-américanisme, déjà présent dans les pays arabes et musulmans en raison du flagrant parti pris de Washington dans le conflit israélo-arabe en faveur de l'Etat hébreu au détriment des Palestiniens. Pis, les Etats-Unis sont considérés comme la première menace pour la paix mondiale, y compris par les Européens. Selon un sondage publié par le Financial Times, les Européens voient dans les Etats-Unis une bien plus grande menace pour la stabilité mondiale que des pays tels que la Chine, l'Iran, l'Irak, la Corée du Nord ou la Russie. Réalisé en Grande-Bretagne, en France, en Allemagne, en Italie et en Espagne, ce sondage d'opinion renseigne bien sur l'image de l'Administration Bush à travers le monde. Al Qaïda, qui est une création occidentale, a pris une envergure telle qu'elle semble échapper à tout contrôle. Ne dit-on pas que celui qui sème le vent récolte la tempête ? K. ABDELKAMEL