Tous les membres du gouvernement qui s'étaient relayés à El Mouradia ont versé dans l'autosatisfaction. Dire la vérité, toute la vérité aux Algériens. C'est ce qui fait la crédibilité d'un Etat et surtout suscite l'adhésion du peuple à l'action du gouvernement. Or, la culture «narcissique» dans la gestion des affaires publiques a la peau dure. C'est ce qui ressort des dernières auditions des ministres par le chef de l'Etat. Toutefois, les rapports répercutés par l'agence APS laissent pantois. Tous les membres du gouvernement qui s'étaient relayés à El Mouradia ont versé dans l'autosatisfaction. Au point où, aussi bien les observateurs que les simples citoyens n'en reviennent pas. En effet, comment dans un pays où certains départements ministériels font montre de fébrilité et surtout d'impuissance face aux problèmes du citoyen on trouve le moyen de «brosser» un tableau reluisant de la situation socioéconomique? D'autant plus que la réalité socioéconomique est connue de tous. Par exemple, à entendre le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements parler de disponibilité du foncier industriel, de son collègue de la Santé parlant d'une meilleure prise en charge des patients ou du ministre de l'Agriculture estimant que le Pnda a porté ses fruits et que nous avons atteint l'autosuffisance, on se croirait sur une autre planète. Le dernier ministre auditionné est celui du Travail et de la Sécurité sociale Tayeb Louh. Ce dernier comme ses prédécesseurs a été on ne peut plus «généreux» dans son rapport. «Maîtrise de l'évolution des dépenses», «augmentations des ressources»...et «meilleure prise en charge des malades chroniques et des assurés sociaux» sont autant de points que s'est octroyés le département de M.Tayeb Louh. Au terme de la séance d'évaluation du dossier de la sécurité sociale, le président de la République a insisté sur la préservation des équilibres financiers et la modernisation de la gestion de la sécurité sociale. Comme il a souligné la nécessité de veiller à consolider les ressources de la sécurité sociale pour préserver ses équilibres financiers et de poursuivre les réformes des organes de contrôle, de renforcer et de moderniser les instruments de l'entraide administrative au niveau des différentes institutions concernées, ce qui permettra de lutter contre toute forme de fraude. Concernant l'important dossier du médicament, le chef de l'Etat a exhorté les secteurs impliqués à la coordination dans le cadre d'une politique efficiente qui répond aux besoins de santé des populations et qui prend en compte les exigences de rationalisation des dépenses. Par ailleurs, M.Bouteflika a demandé également que soit accordée une attention particulière au suivi et à la réalisation, dans les délais, des grands projets de modernisation de la sécurité sociale, notamment, le projet de la carte à puce Chifa. Enfin, et en matière de renforcement des mécanismes de contrôle et de suivi, le président Bouteflika a rappelé la nécessité de la poursuite de la mise en oeuvre du programme d'adaptation et de réhabilitation des organes de contrôle et le renforcement de leurs moyens d'intervention, notamment l'inspection du travail qui doit intensifier ses actions d'inspection et de contrôle pour assurer la préservation des droits et des conditions de travail des travailleurs et une meilleure protection en matière de sécurité et de santé sur les lieux de travail. Ainsi donc, si l'on se réfère aux orientations du chef de l'Etat, à l'issue des auditions, on comprend clairement que ces départements n'ont pas atteint les objectifs escomptés.