Les municipalités n'ont jamais constitué la base du système politique algérien. «J'y vais pour gagner» affirme Rudolph Giuliani, candidat républicain à la Présidence américaine. En effet, il semble avoir en main tous les éléments pour briguer l'investiture suprême. Il est le héros du 11 septembre 2001, le maire de l'Amérique, celui qui a soutenu un pays entier par son action continuelle et son omniprésence sur le terrain. Il n'est autre que l'ancien maire de New York. Il aspire à prendre la place de George W.Bush. Tandis que l'ancien président français, Jacques Chirac, a été d'abord conseiller municipal de Sainte-Féléole de 1965 à 1977. Il fut surtout maire de Paris tout comme Nicolas Sarkozy dirigea la mairie de Neuilly. La liste des exemples est encore longue à énumérer. Mais qu'en est-il en Algérie? De mémoire de citoyens électeurs, jamais un maire d'une quelconque commune n'a eu de telles ambitions. Quant aux leaders politiques, ils n'ont jamais daigné descendre de leur «piédestal» pour se présenter aux élections communales. Normal ce n'est point de tradition. C'est une question de mentalité et de culture politique. Du temps du parti unique, les responsables politiques d'antan avaient pour mission de désigner les subalternes en charge de la gestion des communes. Pour ces responsables intronisés à la tête des partis, se présenter aux locales, c'est diminuer de leur valeur politique. Ils considèrent le mandat de maire loin d'être valorisant par rapport à leur rang. Le même constat reste valable pour les anciens ministres. Ces derniers ne se jettent jamais dans la bataille électorale sous prétexte que leur statut leur interdit de descendre plus bas que la morale ne le permet. Il y a standing à sauvegarder. Pourtant dans d'autres pays, combien de responsables déchus ayant reconquis l'urne par la base? En Algérie, on prend toujours l'ascenseur pour monter jamais dans le sens inverse. Pourtant, du fait que les élections locales sont plus complexes et quand bien même si des appréhensions justifiées peuvent être nourries étant donné qu'elles constituent un scrutin de proximité induisant des conséquences sur le quotidien du citoyen, l'enjeu doit être plus important. Et cela, les leaders semblent l'ignorer. Or gagner la bataille de la capitale, par exemple, c'est se mettre en valeur et même postuler pour un poste de ministrable d'autant que dans les contrées les plus reculées du pays, Alger symbolise, dans la plupart des esprits, le pouvoir. En remportant le siège de la capitale, on s'affiche au dessus de la mêlée. De par sa position stratégique, la prise de la capitale devrait être un enjeu politique capital. Or cela les politiciens semblent l'ignorer au point de mépriser mêmes les élections locales. En Algérie, les APC n'ont jamais constitué la base d'un système politique.