Quoique attendue, la défaite de Hillary Clinton a été plus large que prévue. La démocrate Hillary Clinton et le républicain Rudolph Giuliani doivent à nouveau remettre leurs ouvrages sur le métier s'ils entendent être présents au grand rendez-vous du 4 novembre prochain. Ils ont fait, en effet, piètre figure jeudi au caucus de l'Iowa largement remporté par le jeune sénateur de l'Illinois Barack Obama, 46 ans, principal adversaire de Mme Clinton, et Mike Hubackee, l'ex-gouverneur de l'Arkansas du côté républicain qui supplante le favori en titre, l'ex-maire de New York, M.Giuliani, quasi-inexistant au caucus de l'Iowa. La course à la Maison-Blanche a ainsi pris un virage sur les chapeaux de roue avec un mois de janvier très chargé entre caucus et primaires (programmés les 8, 19, 26 et 29 du mois en cours) et qui vont se succéder à un rythme endiablé. Selon les résultats officiels publiés hier, M.Obama, sénateur depuis 2005, a battu deux candidats parmi les plus expérimentés du camp démocrate l'emportant avec 37,6% devant John Edwards (29,75%) et Hillary Clinton (29,47%), reléguée en troisième position. Après l'officialisation de sa victoire, M.Obama a salué ce choix comme celui de «l'unité plutôt que la division et l'envoi d'un puissant signal de changement pour l'Amérique». Le mérite du jeune parlementaire est d'autant plus grand que l'Etat de l'Iowa est à 95% peuplé de Blancs. Dès lors, même si le parcours pour l'investiture est encore long, Barack Obama, qui prend ainsi date, pourrait devenir le premier Noir à occuper la Maison-Blanche. Dans le camp républicain, c'est également l'inattendu Mike Huckabee, 52 ans, qui a mis d'accord ses concurrents. Selon les indications fournies par les organisateurs du caucus, 1.781 assemblées d'électeurs étaient organisées pour chacun des deux grands partis, dans des cafés, des églises, ou des bibliothèques. Il a été également signalé une participation record malgré le froid qui sévissait dans ce petit Etat rural du Midwest. Mais, dans cette éreintante sélection sur la route de la Maison-Blanche, les regards sont déjà dirigés vers les primaires de mardi alors que deux sénateurs démocrates, Joe Biden et Chris Dodd, constatant sans doute le peu de chance qu'ils ont dans cette longue épreuve, ont préféré jeter l'éponge. La route est en effet longue et dès mardi tout ce beau monde se retrouvera pour la primaire du New Hampshire qui, selon toute apparence, sera favorable à l'ex-première dame américaine, Hillary Clinton, et au républicain John McCain, lequel a terminé quatrième dans le caucus de l'Iowa. Mme Clinton, qui reste favorite au plan national, s'est dite déterminée à poursuivre la lutte après la peu flatteuse troisième place obtenue dans l'Iowa. Pas du tout décontenancée par sa défaite face à son rival, Barack Obama, Hillary Clinton semble au contraire prendre date. Elle a lancé jeudi, juste après la connaissance des résultats: «Je suis totalement prête à mener» la course «en tête» au niveau national, se disant «optimiste» et «confiante» avant les primaires du New Hampshire ce mardi. M.McCain a, de son côté, les faveurs des pronostics dans cette primaire du New Hampshire, petit Etat de la Nouvelle-Angleterre, dont les résultats sont déterminants pour la course à la Maison-Blanche. La même confiance est exprimée par le sénateur républicain, John McCain, qui semble être revenu dans le coup, terminant en quatrième position au Caucus de l'Iowa. «Nous allons gagner» la primaire de mardi, a-t-il ainsi affirmé, et d'ajouter: «Je crois vraiment qu'on peut arriver» à gagner l'étape qui suivra, dans le Michigan (nord). M.McCain rappelle par ailleurs que les sondages font de lui le républicain le plus susceptible de l'emporter en novembre face à un démocrate. Cet enchaînement des caucus et des primaires lors du mois en cours et en février et mars notamment permettra la décantation dans les rangs des concurrents à l'investiture pour la course à la Maison-Blanche. Il est évident que les prochaines semaines seront cruciales pour les candidats à la présidence américaine. Mais d'ores et déjà la course s'annonce serrée et difficile pour les têtes de listes républicains et démocrates.