L'action mise en oeuvre consiste, entre autres, en l'usage de moyens sophistiqués à l'exemple des techniques de vision nocturne. Usant d'une grande connaissance approfondie du terrain et mettant à profit une grande expérience dans la lutte antiterroriste, les services de sécurité viennent de mettre en application une nouvelle technique militaire pour faire face à la stratégie criminelle du Gspc, présumé branche d'Al Qaîda. L'action mise en oeuvre consiste, en toute évidence, en l'usage de moyens sophistiqués à l'image des techniques de vision nocturne. C'est ainsi, et au courant des derniers jours du mois de Ramadhan, que plusieurs tentatives d'attentats ont été éventées, notamment à Bouira, Tizi Ouzou, et plus particulièrement à Boumerdès, là où la horde sauvage a réussi à tisser sa toile durant la crise qui a déséquilibré la Kabylie en 2001 et 2003. L'intervention des forces héliportées, de jour comme de nuit, a permis la destruction de plusieurs caches et casemates à Bouira, plus précisément à Lakhdaria au lieudit Ouled Bellemou. A Boumerdès, ce sont deux grands ateliers de fabrication de bombes qui ont été ciblés, à Cap Djinet, non loin de Dellys et Bouchakour, au sud des Issers. A Tizi Ouzou, le Gspc a subi la perte importante de l'un des architectes des attentats kamikazes, Harègue Zoheir alias Sofiane Abou Haïdara, alias Sofiane Fassila. Si jusque-là, le Gspc a réussi à mener des actions terroristes meurtrières, c'est plus particulièrement grâce au concours de ses éléments de soutien non connus des services de sécurité. Selon des sources crédibles, le Gspc offre 20.000DA pour des informations. La même somme est versée pour chaque tâche accomplie. La plupart de ces éléments, qu'ils agissent au Centre, à l'Est, à l'Ouest ou au Sud, sont issus de familles qui vivent à la limite de l'insoutenable. Ni emploi ni occupation. Ils sont sollicités essentiellement pour leurs connaissances. Ils se fondent dans la population le jour et se livrent à des actes diaboliques la nuit. Plus d'une centaine d'éléments a été arrêtée depuis le mois d'avril, rien que dans la wilaya de Boumerdès. Les régions de M'sila et Batna ne sont pas en reste. Des réseaux de soutien au terrorisme y ont été démantelés. Il va sans dire que le Gspc est en train d'exploiter l'extrême pauvreté dans laquelle vivent de larges pans de la société. L'argent provenant du racket et peut-être du trafic de drogue sert aussi à «acheter» l'information. Selon les spécialistes du dossier sécuritaire, il est impératif de combiner l'action économique et sociale à la lutte antiterroriste. C'est la seule manière, avancent les mêmes spécialistes, de couper toute attache des terroristes avec la population démunie et gagnée par le chômage et la mal-vie. Au moment où des familles fêtent l'Aïd en toute quiétude chez elles, des milliers de jeunes soldats commandés par des officiers, ayant une grande connaissance de la lutte antiterroriste, sont privés de cette joie, du fait qu'ils sont mobilisés pour assurer la sécurité des Algériens.